Pour eux aussi, c'est le changement ! Patrons ou héritiers d'un gros patrimoine, ils redoutent de payer le prix fort des réformes fiscales à venir. Les plus exaspérés décident de partir, ceux qui restent ne se sentent pas moins stigmatisés. Enquête sur ces fortunés qui ont les nerfs à vif.

Ils aiment le champagne, les Rolex, les 4x4 et les yachts. Ils n'ont plus honte. Ils font même du prosélytisme. Leur crédo : sortir la France de la déprime. Dans le carré VIP...

Il est des écarts de richesse indécents. Il est aussi des richesses non monétaires. Mais rien de tout cela ne semble émouvoir les possédants. Organisés en classe sociale comme nuls autres, ils ne connaissent pas la crise. Bien au contraire.

Nicolas Sarkozy prétend gouverner pour le peuple. Dans la réalité, du bling-bling inaugural au feuilleton de l'affaire Bettencourt en passant par l'inamovible bouclier fiscal, son gouvernement favorise nettement la France des affaires et de l'argent. Une contradiction qui explique sans doute l'impopularité actuelle de l'exécutif.

Comment avons-nous laissé les riches devenir de plus en plus riches ? Dans un essai passionnant, le journaliste analyse pourquoi les riches ont fait sécession du reste de la société.

Plus possible de chercher l'âme soeur sur Meetic. Trop daté ! Après la multiplication des sites de rencontre spécialisés pour grand public, les riches célibataires qui privilégient l'entre-soi reviennent aux agences matrimoniales pour CSP+. Un marché du sur-mesure haut de gamme, avec un droit d'entrée à 5 000 euros.

Peu exposé aux risques financiers, les entreprises alignent de solides atouts anticrise. Et elles contrôlent à elles seules plus de la moitié de la richesse du pays.

Dans les représentations communes, les classes dominantes sont assimilées à ceux qui possèdent un important capital économique. Pourtant, la préservation et la reproduction de ce capital nécessitent des ressources et des compétences qui ne se réduisent pas au patrimoine ou au niveau de revenu, notamment lorsqu'il s'agit d'échapper à la contrainte fiscale. En l'espace d'un peu moins d'un siècle, ceux qui se situent en haut de l'échelle sociale sont passés d'une opposition à l'impôt frontale et collective, à des stratégies de résistance plus individualisées.