Rien ne le prédestinait à prendre la tête des putschistes le 21 mars 2012, mais le capitaine Sanogo a pris goût au pouvoir. Malgré le retour à l'ordre constitutionnel.

Le 4 septembre 2012, Dioncounda Traoré, le président par intérim, a demandé l'aide de la Cedeao pour libérer le nord du pays de l'emprise djihadiste. Une requête curieusement formulée et qui a apparemment pris de court le capitaine Sanogo.

Il est désormais chargé de la réforme de l'armée, mais pas question pour lui d'occuper les seconds rôles... D'ailleurs, le chef des putschistes du 21 mars est convaincu que ses hommes et lui peuvent reprendre le contrôle du nord. Et tant pis s'ils sont les seuls à y croire.

Le capitaine Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012, a été pris de court par l'intervention militaire française dont il ne voulait pas. L'ex-putschiste tente de peser en coulisses.

Un an bientôt qu'il a renversé Amadou Toumani Touré. Un an qu'il promet de se mettre en retrait, puis de se battre pour son pays. Un an qu'il joue de son influence pour rester au centre du jeu, lui, le capitaine putschiste que la République peine à écarter.

La retraite, le général putschiste n'en rêvait pas, mais il lui faut bien s'y résoudre. Et tandis que Bamako lui cherche une affectation, lointaine si possible, il doit veiller sur ses arrières.

Inculpé de complicité dans la disparition d'une vingtaine de "bérets rouges", l'ancien chef de la junte est incarcéré depuis plus de deux mois. Mais pas en prison : à l'Ecole nationale de gendarmerie.