Un récit d'Arno Schmidt haut en couleur qui est aussi une leçon de déniaisage. Inventif, ironique et souvent virtuose, comme l'écriture du maître allemand.

Ne racontons pas d'histoires : ce n'est pas facile de lire Arno Schmidt. Claude Riehl fait suivre sa brillante traduction de ce roman paru en 1960 (l'auteur est mort en 1979) d'une dizaine de pages de notes explicatives portant sur des personnages cités, des expressions en russe transcrit, des citations latines, des livres obscurs.

C'est en 1949 qu'Arno Schmidt (1914-1979), après cinq années de mobilisation dans la Wehrmacht et quelques mois d'internement dans un camp de prisonniers tenu par les Anglais, écrit et publie cet Alexandre, à un moment où il a décidé de devenir écrivain.

C'est entre décembre 1952 et janvier 1953 que fut écrit ce bref roman qui restitue comme peu d'autres oeuvres de la même époque le climat interne d'une Allemagne figée par le nazisme. C'est entre 1939 et 1944, la vie d'un ″émigré de l'intérieur″, comme on disait à l'époque.