L’article revient sur un document classique dans l’historiographie du complexe d’Auschwitz-Birkenau : le journal tenu par le médecin SS Johann Paul Kremer pendant son séjour dans le camp, entre début septembre et fin novembre 1942. Après avoir rappelé les usages judiciaires, historiographiques et négationnistes dont cette archive a fait l’objet, l’article montre l’intérêt de croiser cette source, d’origine nazie et contemporaine du meurtre industriel, avec les données individuelles, côté victimes cette fois, mises à disposition par l’International Tracing Service (ITS).

Que sont les documents de la collection du Service international de recherches, plus connue sous son appellation anglaise International Tracing Service (ITS) ? Un butin de guerre, une compilation des demandes d’aide à l’immigration après la guerre, des rapports et enquêtes des Alliés, des récits de déportés, des lettres des entreprises utilisant des travailleurs forcés, des procès de criminels de guerre, un service de recherche créé dès l’immédiate après-guerre, tout cela à la fois et tant d’autres choses encore.