Personne n'entre dans les bureaux du consortium unicode, cette association dispose de tout pouvoir pour accepter ou refuser les petits symboles qui garnissent nos messageries. En juin dernier, elle ajoutait 66 emoji à sa liste. Son vice-président a bien voulu sortir pour répondre, le temps de promener son chien, à nos questions sur la sélection de ces images pas si anodines.

Ces symboles prolifèrent dans nos SMS ou nos courriels. En apparence redondants avec le message, ils permettent néanmoins d'écrire le non-dit.

En octobre 2011, Apple équipait son iPhone d'un nouveau clavier en provenance du Japon, composé non plus de caractères typographiques mais de pictogrammes : les emoji. Android a suivi l'exemple dès 2013. Et en mai 2015, l'application de partage de photos Instagram révélait qu'en France, les emoji représentaient désormais plus de 50% du contenu des messages partagés qui accompagnent une photo.

Smileys et émoticônes, en plus de nous renseigner sur l'état d'esprit de notre correspondant, auraient un effet subtil sur notre humeur.

Ils sont mignons, compréhensibles par tous et partout, taillés sur mesure pour l'ère numérique. Ce sont les emojis, de petits dessins utilisés pour communiquer sur les réseaux sociaux. Et s'ils supplantaient les mots pour devenir la première langue réellement universelle ?

Elles ponctuent nos journées, impriment nos humeurs, confessent nos sentiments intimes, les émoticônes sont partout. Chez nos dirigeants comme dans les cours de récré, ces images marqueraient l'émergence d'un nouveau langage.