Le grand regroupement bancaire français n'aura pas lieu. Lionel Jospin avoue son impuissance, Jean-Pierre Chevènement s'étrangle d'indignation tandis que la presse anglo-saxonne se félicite de la décision, prise par Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France d'interdire à la BNP de garder 37,15 % du capital de la Société générale.

Après cinq mois de combat, la BNP s'est emparée de Paribas mais la Société générale cherche encore à lui échapper.

L'attaquant, c'est Michel Pébereau, PDG de la BNP, un banquier froid et prudent, transformé brusquement en guerrier sans peur. Le défenseur, c'est Daniel Bouton, jeune patron de la Société Générale et ancien fonctionnaire très sûr de lui.

Derrière une OPA spectaculaire, il y a surtout l'imposition à l'économie française des normes inégalitaires du néocapitalisme. Ce qui revient à changer la société française sans le moindre débat économique.

Grève, manifestation, encarts publicitaires dans les journaux, les salariés de la banque victime d'une OPE de la BNP multiplient les actions contre le projet de fusion, vivement encouragés par leur patron, Daniel Bouton.

Un tabou est brisé... En lançant une double offre de rachat à la fois sur la Société générale et Paribas, Michel Pébereau, le patron de la BNP, a pris le risque de transformer le paysage bancaire français en champ de bataille...

Edmond Alphandéry, le ministre de l'Economie, a trop répété que le dernier plan de sauvetage du Crédit lyonnais ne coûterait rien aux contribuables. Résultat : la BNP et la Société générale crient au scandale.

Une loi désuette, des juges tenaces, des banquiers dans l'impasse... La mise en examen du PDG de la Société Générale révèle un véritable triangle des Bermudes juridico-financier.

C'est l'histoire d'un petit trader, entré par la petite porte dans la prestigieuse salle des marchés d'une des plus illustres institutions financières et qui lui a finalement fait perdre 5 milliards d'euros.

Déstabilisée par les pertes de son trader fou, la banque voit maintenant rôder les prédateurs français et étrangers.

Moussa Bakir n'ignorait rien des pratiques de son ami, avec lequel il partageait les joies et les peines. Leur correspondance cachée, révélée par "Le Nouvel Obs", jette une lumière crue sur la plus grande fraude de l'histoire.

Lors de sa garde à vue dans les locaux de la brigade financière, Jérôme Kerviel, le trader soupçonné d'être à l'origine d'une perte de 4.9 milliards d'euros de la Société générale, a parlé. Il a crânement assumé ses prises de position risquées.