Autoproclamée il y a quinze ans, l'indépendance de la partie nord de la Somalie n'est reconnue par personne. Et pourtant, alors que le reste du pays est en proie au chaos, cette ex-colonie britannique vit en paix. Oubliée du monde.

Dans cette république autoproclamée, les gouvernements se succèdent au rythme d'élections libres depuis vingt ans. Une situation étonnante compte tenu du chaos qui règne dans la Somalie voisine.

Mogadiscio est l'épicentre d'un état en déliquescence, où règnent pirates et terroristes. Pourtant, dans le nord, la région dissidente du Somaliland connaît stabilité et paix. Qu'est-il arrivé ?

″Je remets solennellement le pouvoir au nouveau président Ahmed Silanyo, qui m'a battu aux récentes élections″, a déclaré le chef de l'Etat sortant Riyale Kahin, le 27 juillet 2010. Au Somaliland, qui s'est proclamé indépendant en 1991, sans être à ce jour reconnu par la ″communauté internationale″, les élections sont pluralistes et se déroulent dans le calme. Une rareté dans la Corne de l'Afrique.

Il dispose d'une monnaie, d'un drapeau, d'une armée. Il a élu un président. Et, depuis quinze ans, il vit en paix dans une région où la guerre couve en permanence. Alors, pourquoi la communauté internationale ne reconnaît-elle pas le minuscule et pacifique Somaliland ?