Le festival, qui débute le 6 juillet 2017, offre à Sophocle la Cour d'honneur du palais des Papes et... une prison.

A Avignon, le metteur en scène Satoshi Miyagi propose une version kaléidoscope d'"Antigone", créée au Japon en mai 2017. Pensée pour une cour d'honneur transformée en lac, la pièce, sublime pont suspendu entre Orient et Occident, convoque les flammes et les ombres, les vivants et les morts.

Tiraillé entre la volonté de connaître son destin et le refus de savoir : tel est le trait fondamental de notre psychisme que met en scène le drame de Sophocle - bien plus qu'un hypothétique « complexe d'Oedipe ».

Que nous le voulions ou non, nous sommes habités par le théâtre tragique tel qu'il s'est inventé en un temps et un lieu (la période d'institution d'un régime démocratique puis ses vicissitudes, à Athènes), comme par l'énigme esthétique de son accomplissement comme "genre".

Créon, le roi de Thèbes, a de quoi être furieux : une jeune femme, sa nièce qui plus est, a décidé de lui désobéir et de lui dire non ! Connaissez-vous l’identité de cette audacieuse ? Il s’agit d’Antigone. Né sous la plume de Sophocle à Athènes au Ve siècle avant J.-C., le mythe de cette princesse insoumise n’a cessé de resurgir par la suite. Son histoire se confond avec celle du genre théâtral de la tragédie, car Antigone est aussi la fille d’Œdipe le maudit...