Face au déclin démographique, le pays devrait accueillir davantage d'étrangers, mais, faute de volonté politique, le débat n'avance pas.

Alors que dans le reste de l'Occident, Européens et Américains débattent et légifèrent pour stopper l'immigration, il en va autrement du Japon qui vient de décider, pour la première fois, d'ouvrir le pays à la main-d'oeuvre étrangère. Cet évènement historique mérite une analyse approfondie, que nous publierons en trois parties.

Confronté à une pénurie de main-d'oeuvre de plus en plus aiguë résultant à la fois d'une embellie économique, mais surtout d'une chute démographique allant en s'accentuant, le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'est vu obligé de revoir la politique migratoire de "rafistolage" poursuivie jusque-là par le Parti libéral démocrate au pouvoir qu'il préside. Tirant ainsi profit de son soutien populaire et aussi de la faiblesse de l'opposition, Abe va décider en 2019 de ne plus reporter cette question cruciale de la baisse démographique du pays sur les générations politiques futures.

Traditionnellement réticent à accueillir la main d'oeuvre étrangère, le Japon est confronté aujourd'hui à un dilemme : accélérer l'ouverture de ses frontières ou... renoncer à la croissance promise par le premier ministre Shinzo Abe.