L'espace urbain français connaît de fortes évolutions depuis quelques dizaines d'années, les politiques publiques comme les évolutions sociologiques (désir d'accession à la propriété et de maison individuelle notamment) ayant conduit à de fortes recompositions sociales dans les populations peuplant les centres-villes, les couronnes et les espaces périurbains.

Après Brest, ce sera bientôt au tour de Toulouse, Grenoble, Orléans ou Créteil d'adopter ce mode de transport aérien par câble. Ecologique et économique, il connaît aujourd'hui un succès sans précédent.

La multiplication des conflits de tous types autour des projets et des politiques d'aménagement (défense d'entreprises ou d'équipements menacés de restructuration, concurrence entre territoires, mobilisation de riverains (nimby) ou d'écologistes) conduit à considérer l'aménagement du territoire non plus seulement comme une affaire de spécialistes, une affaire de bon diagnostic et d'opération bien pensées, mais aussi et tout autant comme une question géopolitique.

Comme l'a montré Eric Charmes dans la ″Ville émiettée″. Essai sur la clubbisation de la vie urbaine, la périurbanisation opère moins un étalement qu'un émiettement paysager, social et politique de la ville. On crée des ″clubs″, qui ne sont pas seulement fondés sur le désir d'être ″en sécurité″ et cherchent une troisième voie entre le village et la grande ville... mais les néo-urbains souhaitent tout de même profiter des services de la métropole.

Bétonnée sans ménagement dans les années soixante-dix, Lyon est en passe de retrouver une identité malmenée en mariant mémoire et modernité. Un pari qui passe d'abord par la reconquête de tous les espaces publics.

Plus d'un humain sur deux vit en ville. Des solutions techniques existent pour lui offrir des tours écologiques, des transports moins polluants, une eau et des déchets recyclés...

Le foncier agricole rassemble les contradictions de notre mode de vie. D'abord moyen de production alimentaire, mais aussi de rente, il est aujourd'hui concerné au premier chef par la crise environnementale. Alors que l'urbanisation continue de grignoter les terres et que la déprise s'accentue.

Appliquer aux entassements des vieux faubourgs baudelairiens, des courées de Lille ou des pentes de la Croix-Rousse la notion, toute contemporaine, de "crise urbaine" peut paradoxalement conduire à éclairer les continuités plutôt que les ruptures.

Nous avons rencontré Lucien Kroll à Bruxelles, un jour d'automne, dans son bureau de l'Atelier d'architecture, d'urbanisme et d'information, au sous-sol d'un bâtiment de logements édifié il y a plus de quarante ans. Nous avons parlé de participation puis visité le centre social de l'université catholique de Louvain - la fameuse MéMé (Maison Médicale) - construit entre 1971 et 1977 avec les étudiants usagers du lieu à Woluwé saint-Lambert (Bruxelles).

Hier pourvoyeuse de modernité, de démocratie et de progrès, la ville est aujourd'hui synonyme de pollution, de violence, d'affairisme et de solitude de masse...