2005 marque le centenaire de la mort de Jules Verne avec de nombreuses manifestations autour de cet auteur qui a nourri l'imagination de millions d'enfants.

Que feraient donc les braves besogneux critiques, exégètes et autres détrousseurs de cadavres sans la fièvre commémorative qui justifie seule aujourd'hui que l'on publie tout (et parfois n'importe quoi) sur ou autour d'un grand nom ?

L'auteur des « Voyages extraordinaires » entre dans la Pléiade. Rappelons, à cette occasion, qu'il a vraiment voyagé !

1863 : Jules Verne publie "Cinq semaines en ballon", premier roman d'une très longue série de "Voyages extraordinaires", au cours desquels il explorera tous les terrains de l'aventure, des profondeurs des mers et de la Terre jusqu'à la Lune, à bord d'une grande variété de machines et d'engins plus ou moins étonnants et futuristes... Mais, pour commencer, dans "Cinq semaines en ballon", Jules Verne imagine un périlleux survol de l'Afrique en aérostat.

A l'heure du "Tour du monde en quatre-vingts jours", il ne s'agit plus de découvrir mais de traverser, dans une fuite en avant perpétuelle, de plus en plus énergivore : immense moteur dont les hommes deviennent le carburant.

La première réaction du futur relecteur - car, pour la plupart d'entre nous, lecteurs de Verne en nos jeunes années, il ne peut s'agir que de relecture est celle d'une joyeuse appétence : enfin, voilà reconnu comme auteur mémorable un romancier qui a fait plus en faveur du vice heureusement encore impuni de l'amateur de livres que son ami Alexandre Dumas et son contemporain Hugo réunis ! Et pourtant, l'examen long et minutieux du résultat aboutit à une déception légère mais nette. Il convient d'expliquer pourquoi.

Au fil de ses romans Jules Verne a tenté de décrire les merveilleuses inventions qui semblaient attendre l'humanité grâce aux récents progrès des sciences et techniques.