Danger. Alors que les prédateurs rôdent, les chefs se déchirent et la stratégie patine.

Téléphonie, télévision, disque... Depuis deux ans, le discret président du numéro 1 mondial des jeux vidéo et de la musique, Jean-Bernard Lévy, a multiplié les rachats à coups de milliards d'euros. Une stratégie de conquête impressionnante, menée par un PDG qui monte en puissance.

Depuis le fiasco Messier, le groupe s'est rafait une santé. Il affiche de bons résultats financiers. Et pourtant... Secoué par l'irruption de Free dans la téléphonie mobile, chahuté par ses actionnaires, menacé par l'Autorité de la concurrence, il ne parvient pas à convaincre de sa stratégie.

Partition ou démantèlement ? L'éviction de Jean-Bernard Lévy de la direction du groupe ouvre une nouvelle ère. Dans cet aggiornamento, l'industriel Vincent Bolloré aura un rôle clef.

Hier, le patron de Vivendi et son principal actionnaire étaient au bord de la rupture. Aujourd'hui, ils ne font qu'un. Le premier est prêt à passer le relais ; le second s'est engagé à le soutenir jusqu'à son départ. Histoire d'un tandem de circonstance noué autour d'une ambition : créer un géant mondial de l'audiovisuel et du divertissement.

Vivendi a lancé une opération de prise de contrôle du groupe de communication Havas.

Dans l'univers contemporain des entreprises, extrêmement mouvant, rien n'est jamais acquis. Les dirigeants du groupe Vivendi en sont conscients et ils comptent sur l'exhaustivité et la réactivité de leur documentation pour conquérir des marchés et préserver leur image.

Formidable entrepreneur, il a créé un groupe de taille mondiale à partir de l'héritage familial, une usine de papier à cigarettes. Confronté à des difficultés inédites et à une mise en examen pour ses affaires africaines, Vincent Bolloré cherche à préserver son groupe et assurer sa succession.

Avant d'annoncer son projet de fusion avec Universal, Vivendi a créé un portail Internet, Vizzavi, qui détient les deux clés de l'industrie de l'"infotainment" : l'accès (câble, téléphonie mobile, satellite) et le contenu.

La naissance de Vivendi-Universal, e-major propriétaire de Canal + inquiète le cinema français, qui réclame une adaptation de la loi aux nouveaux médias.

Jean-Marie Messier voulait développer rapidement Vivendi sur les métiers de l'Internet. Le multimilliardaire japonais Masayochi Son, patron de Softbank, cherchait une tête de pont en Europe.