Dans la rue, on la traitait de Belphégor...

En adoptant la loi sur le voile intégral, l'Assemblée nationale a voulu libérer les femmes. Mais la libération ne se décrète pas et, surtout, l'Etat n'a pas à se mêler de ce que doivent porter les femmes.

Le 19 mars 2013, la Cour de cassation a annulé le licenciement d'une employée de la crèche associative Baby-Loup, située à Chanteloup-les-Vignes, qui avait refusé d'ôter son voile. ″S'agissant d'une crèche privée″ et ″en dépit de sa mission d'intérêt général″, la haute juridiction a considéré que le licenciement de cette salariée constituait ″une discrimination en raison des convictions religieuses″. La philosophe Elisabeth Badinter réagit.

Si l'actualité politique a donné un rôle central au problème de la burka, il ne faut pas prendre le risque de réduire le ″problème des immigrés″ à la burka ou même aux immigrés, mais une fois encore, rappeler que ce qu'on nomme le problème des immigrés est d'abord celui de la société d'installation de ces derniers.

Dans les Alpes-Maritimes, les musulmans sont divisés sur la polémique concernant cette tenue de bain

Les débats français autour du foulard islamique et de la burqa ont reposé sur la volonté d'attribuer un sens au voile, symbole d'oppression ou revendication d'identité. Or la dichotomie entre soumission et résistance ne rend pas compte de la polysémie des symboles religieux. Et le combat pour l'égalité peut parfois verser dans le désir d'exclusion totale du religieux, fondé sur des arguments anthropologiques plutôt que politiques.

Le voile intégrale déferle-t-il en France ? La commission d'enquête lancée en juin 2009 a provoqué un embrasement médiatique. De Roubaix à Marseille, de Vénissieux à Aubervilliers, notre reporter témoigne d'un phénomène limité, lié aux dérives des salafistes