Pour "La Garçonnière", Billy Wilder avait fait construire un décor en trompe-l'oeil pour donner de la profondeur de champ à l'enfilade des bureaux au milieu desquels était engoncé le pauvre Jack Lemon, employé d'une compagnie d'assurances rivé à sa machine à écrire toute la sainte journée. Pour documenter le monde de la confection en Chine, Wang Bing n'a pas besoin de recourir à ce type de subterfuge pour que l'on perçoive à quel point les machines à coudre entassées sur des dizaines de postes de travail dessinent d'impressionnantes lignes de fuite.

Il y a un peu moins d'un an sortait en salle "Ta'ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie". "Mrs. Fang" a été présenté à la Documenta 14 (artpress, n°447), avant d'être sélectionné au festival de Locarno, où il a remporté la distinction suprême, le Léopard d'or. Aujourd'hui sort "Argent amer", qui avait remporté en 2016 le prix du Meilleur Scénario à la Mostra de Venise, récompense rarement attribuée à un documentaire. En montage à Paris, Wang Bing analyse la genèse de plusieurs de ses réalisations.

Rencontre avec Wang Bing, immense cinéaste de la Chine et de ses douleurs à l'occasion de la sortie des "Ames mortes". Sommaire. Entretien avec Wang Bing. Wang le dingue.

Avec "Les Ames mortes", Wang Bing renoue avec l'expérimentation de durées exceptionnelles, celles d'"A l'ouest des rails" (2003, 9 heures) et de "Crude Oil" (installation de 2008, 14 heures).

Au Bal, à Paris, on suit d'extrait en extrait les traces de Wang Bing à travers une sélection de ses films, dans une exposition imaginée en collaboration avec cette figure majeure du cinéma chinois ("Wang Bing, l'oeil qui marche", commissariat Diane Dufour et Dominique Païni, du 29 mars au 22 août 2021). Son écriture cinématographique parcourt l'histoire et le territoire de son pays, mais aussi le cinéma et l'art contemporain.

Présidé par Olivier Assayas, le jury du 70e Festival de Locarno a livré un palmarès inspiré, sacrant le grand documentariste Wang Bing et l'infatigable Isabelle Huppert.

Immersion documentaire dans une ville industrielle vouée à la confection de masse. Le réalisateur de "A l'ouest des rails" poursuit sa fulgurante épopée de la Chine contemporaine.

Immense documentariste, Wang Bing conscacre un film aux camps de rééducation maoïstes. Sur la longue durée, il fait resurgir les fantômes et atteint une dimension quasi métaphysique.

Il a filmé les ouvriers déshérités dans le nord du pays, les enfants des rues au Yunnan, les ruraux déracinés des ateliers textiles près de Shanghai. Rencontre avec Wang Bing, intraitable documentariste du boom économique chinois.