"Eros" rassemble les trois cinéastes autour d'un même thème (la sensualité) et confirme le regain d'intérêt pour les films collectifs. Mais comment réussit-on à faire tenir trois pointures dans le même lit ?

Entre Shanghai et Hongkong, Bangkok et Macao, il y a déjà cinq ans que le réalisateur d'"In the Mood for Love" tourne "2046", incroyable odyssée qui semble avoir débordé son auteur : à quelques jours de la projection cannoise, le film est loin d'être terminé. Reportage exclusif.

Le cinéaste de Hongkong, à qui l'on doit notamment "In the Mood for Love", a créé l'événement au dernier Festival de Cannes avec "2046" et ses sublimes interprètes féminines.

Presque autant que ses thèmes fétiches (incommunicabilité et désillusion), l'érotisme, la sensualité, la sexualité et les mystères de la féminité ont toujours taraudé Michelangelo Antonioni. Ils ont inspiré l'essentiel de son oeuvre et transcendé ses films.

En six films, il s'est bâti une image de réalisateur-culte et a imposé un style visuel et narratif hors du commun...

Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman et Rachel Weisz sont les héros du premier film en anglais de Wong Kar-wai, sur les routes de l'amour.

Dans la catégorie du cinéma d'auteur, Wong Kar-wai est probablement le réalisateur le plus étroitement associé à Hong Kong. Célébrés eux aussi par la critique, Johnny To, Tsui Hark et John Woo sont davantage reconnus pour leur maîtrise du cinéma d'action, tandis que l'oeuvre d'Ann Hui, plus diverse et complexe, demeure dans l'ombre de son cadet. En 2013, Wong Kar-wai s'est toutefois essayé au genre le plus emblématique de Hong Kong, le film d'arts martiaux, qui plus est d'époque, même si "The Grandmaster" se déroule dans une période qui n'est pas si éloignée de la nôtre.

Dans un film proustien, le cinéaste hongkongais fait le portrait d'Ip Man, le maître de Bruce Lee, et de sa rivale Gong Er. Il s'en ouvre à Pascal Mérigeau.

Quatre ans à étudier le kung-fu pour incarner Ip Man dans ″The Grandmaster″, et Tony Leung Chiu Wai a découvert qu'il pouvait être heureux en tournant avec Wong Kar-wai. Au bout de sept films, il était temps.