Fresque historique, scène d'action ultrastylisées, amour impossible... Le grand cinéaste hong-kongais revient six ans après "My Blueberry Nights".

Le cinéaste d'″In The Mood for Love″ revient avec ″The Grandmaster″, l'histoire sublimée du maître de Bruce Lee. Somptueux.

Wong Kar-Wai revient avec sa patte raffinée et élégiaque pour un grand film de kung-fu - mais du kung-fu contemplatif et mélancolique. Histoire de la Chine, histoire d'amour, ″The Grandmaster″ est aussi une recherche du temps perdu déguisée en film d'arts martiaux.

Six ans après "My Blueberry Nights", Wong Kar Wai revient avec "The Grandmaster", somptueuse biographie romancée d'un maître de kung-fu dont Bruce Lee a été l'élève. Le cinéaste restant fidèle à sa légende, la production a été marquée par des retards, des interruptions et des accidents.

Les films de Wong Kar-wai se font de plus en plus rares (10 longs métrages et 8 courts métrages en vingt ans), mais chacun est un événement par son innovation et sa perfection. Avec « The Grandmaster », le cinéaste d' « ln the Mood for Love » s'attache, pour la première fois, à réaliser un film de kung-fu, le genre le plus productif de Hong Kong (« Les Cendres du temps » (« Dung che sai duk »). 1994, était un « wuxiapian », un film de chevalerie et non de kung-fu).

Dans la catégorie du cinéma d'auteur, Wong Kar-wai est probablement le réalisateur le plus étroitement associé à Hong Kong. Célébrés eux aussi par la critique, Johnny To, Tsui Hark et John Woo sont davantage reconnus pour leur maîtrise du cinéma d'action, tandis que l'oeuvre d'Ann Hui, plus diverse et complexe, demeure dans l'ombre de son cadet. En 2013, Wong Kar-wai s'est toutefois essayé au genre le plus emblématique de Hong Kong, le film d'arts martiaux, qui plus est d'époque, même si "The Grandmaster" se déroule dans une période qui n'est pas si éloignée de la nôtre.

Dans un film proustien, le cinéaste hongkongais fait le portrait d'Ip Man, le maître de Bruce Lee, et de sa rivale Gong Er. Il s'en ouvre à Pascal Mérigeau.

Quatre ans à étudier le kung-fu pour incarner Ip Man dans ″The Grandmaster″, et Tony Leung Chiu Wai a découvert qu'il pouvait être heureux en tournant avec Wong Kar-wai. Au bout de sept films, il était temps.