Violées, réduites en esclavage, vendues, les femmes yézidies subissent les pires horreurs de la part des islamistes de Daesh. Mais la révolte s'organise. Depuis cet été 2014, au coeur des monts Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, des adolescentes s'entraînent à combattre.

C'est un livre poignant que cosignent le père Patrick Desboiset Castel Nastasie. "La Fabrique des terroristes. Dans les secrets de Daech" (Fayard), qui paraît le 28 septembre 2016, explore un génocide d'aujourd'hui : celui des yézidis, petit peuple kurdophone que l'Etat islamique s'applique à anéantir en Irak.

Aux frontières du territoire contrôlé par l'État islamique, des civils irakiens et des milices kurdes se battent pour leur survie. La reconquête du territoire est liée à des facteurs militaires et politiques et aux relations entre kurdes, sunnites et shiites.

Environ 3000 membres de la minorité religieuse irakienne seraient toujours détenus par les djihadistes de l'EI

De 6 000 à 35 000 dollars. C'est ce qu'il en coûtera à une famille pour faire libérer qui un frère, qui une mère, un enfant, kidnappés et emprisonnés par l'Etat islamique.

La forteresse Daech n'est pas impénétrable. Bravant la terreur, des réseaux oeuvrent à la libération des milliers de civils retenus en otages. Ils sont la première ligne de front, celle que personne ne voit.

C'est l'un des peuples obscurs qui revient au jour avec la chute du régime irakien. Adeptes d'une secte considérée comme hérétique, qui réhabilite Satan et proclame la fin de l'enfer, les Yézidis ont de tout temps été persécutés.

Avant de vaincre l'organisation État islamique, le pays doit résoudre ses profondes divisions politiques et militaires.

Alors que la bataille pour la reprise de Mossoul semble s'enliser, les Yézidis qui ont fui le nord-ouest de l'Irak en 2014 hésitent à regagner leur région natale. Persécutés par l'Organisation de l'Etat islamique, qui considère les membres de cette minorité kurdophone comme des hérétiques à asservir ou à mettre à mort, ils reprochent aux peshmergas de les avoir abandonnés à leur sort.