Stefan Heym, Christa Wolf et Heiner Müller étaient des écrivains populaires et influents en République démocratique allemande (RDA), mais se présentaient également comme des critiques du pouvoir communiste. Après la chute du mur de Berlin, ils se montrent néanmoins loyaux envers l’Etat et s’opposent aux citoyens qui réclament la réunification allemande. Ce discours ambigu témoigne de la stratégie de prise de parole qu’avaient adoptée ces auteurs : ils exprimaient des critiques non pour déstabiliser l’Etat, mais pour l’améliorer, car ils croyaient au bien-fondé du socialisme. Dans un Etat fermé où la littérature servait de source d’information alternative, leur loyauté critique leur permettait d’occuper une fonction légitime. Or, après 1989, cette façon d’agir n’est plus adaptée aux réalités.