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De "Fantômas" à la téléréalité : la grande aventure de l’audiovisuel

01 octobre 2018
Numéros de page :
pp.860-874
Je ne crois pas, confiait Malraux à Denis Marion dans un entretien à la fin des années 1960, que la télé soit le cinéma sur petit écran. Plus tôt ou plus tard, elle deviendra ce qu’elle est. A l’époque, bien peu partageaient l’intérêt de l’écrivain-ministre pour la télévision, et de son action en ce domaine on ne retient généralement que le projet, jugé farfelu (à l’époque du moins, car Internet lui donne aujourd’hui un sérieux coup de jeune), de transformer "l’enseignement par l’emploi généralisé des moyens audiovisuels". L’idée le préoccupait depuis 1945, lors de ses premiers pas en politique et elle le conduisit en avril 1974 à soutenir publiquement la campagne de Jacques Chaban-Delmas en insistant sur cette mesure (l’effet, on le sait, fut désastreux sur le corps enseignant…). On ignore toutefois que ce projet fut à l’origine en mai-juin 1975 d’un texte visionnaire, intitulé : «Pour notre quatrième révolution culturelle», source de son ultime intervention politique sur ce sujet le 12 mai 1976 devant une «Commission des libertés» présidée par Edgar Faure . La «réforme de l’enseignement en fonction de l’audio-visuel» y était envisagée comme l’événement «capital» de notre siècle «dans l’ordre culturel».