Dernière période de la Préhistoire, le Néolithique, ou âge de la pierre nouvelle, est une époque clé pour l’histoire de l’humanité. Débutant dès 12000 ans avant notre ère au Proche-Orient, elle touche le monde entier et s’implante, pour la France, entre 5800 et 2500 ans avant notre ère environ. Premiers villages, premières cultures de céréales, premiers élevages : les hommes décident désormais d’intervenir sur leur environnement pour assurer leur subsistance et les innovations néolithiques marquent un tournant radical dans les modes de vie.

Autrefois, il y avait des récifs d'huîtres, plates partout dans les mers européennes. Les hommes et les femmes préhistoriques en mangeaient déjà. Accrochés les uns sur les autres, ces coquillages formaient des sortes de rochers au fond de l'eau : des huitrières. C'était comme des forêts sous la mer.

Et si l’homme était aussi une espèce domestiquée ? L’« anthropologue anarchiste » américain James C. Scott démontre avec brio – et humour – que le développement de la culture des céréales fut la condition nécessaire à l’émergence de l’Etat. Et, d’une certaine manière, la fin de la liberté pour Sapiens.

Il y a un siècle Gordon Childe proposait le concept de "révolution néolithique". De fait, l’agriculture et l’élevage qui marquent l’entrée dans le Néolithique autour de 10 000 avant notre ère, au Proche-Orient en premier, constituent une rupture essentielle. Aujourd’hui on la rend parfois responsable des maux de notre Terre. Les progrès de l’archéologie, les nouvelles méthodes, permettent de restituer la variété des processus à l’oeuvre durant ces millénaires décisifs. Loin de la caricature d’une humanité marchant vers un progrès continu ou courant à sa perte. Sommaire.