Comment faire face à l'océan de fausses nouvelles et de théories du complot qui se déversent chaque jour sur Internet ? Des collégiens passent à la question le sociologue Gérald Bronner.

La commission Les Lumières à l'ère du numérique doit rendre ses conclusions à l'Elysée le 11 janvier 2022. Mais, si son rapport sur la lutte contre les "fake news" est très attendu, il ne manquera pas de faire polémique. Car le sociologue au palmarès universitaire prestigieux qui la préside, connu pour son expertise sur le complotisme, s'est mis à dos une bonne partie de sa corporation. Ses détracteurs pointent ses conflits d'intérêts avec le monde de l'entreprise et une forme de dérive méthodologique. L'homme accumule les critiques. Et s'en moque.

Infox, complotisme, clashs... Le numérique signe-t-il la fin de la rationalité, au coeur du projet de la philosophie du XVIIIe siècle ? En janvier 2022, une commission dirigée par Gérald Bronner, et dont le rapport vient d'être publié, s'est penchée sur la question pour l'Élysée. Le sociologue revient, pour "Marianne", sur l'héritage de Diderot, de Rousseau et de Montesquieu, lors d'un entretien croisé avec Stéphanie Roza, chargée de recherche au CNRS en philosophie politique et auteure notamment du récent "Lumières de la gauche".

Face au succès des théories du complot et du relativisme culturel, le remède se situe peut-être du côté d'un sociologue allemand du début du XXe siècle. C'est ce qu'explique Gérald Bronner, auteur de "La Démocratie des crédules", qui défend Weber, l'homme qui a fait le pari de l'universel, dans un monde déchiré.

Pour certains, la sociologie doit être une science engagée, une arme critique au service d'un combat politique. Faux, s'insurge Gérald Bronner. Il publie, avec Etienne Géhin, "le Danger sociologique" : pour lui, il s'agit d'une science rigoureuse capable de s'affranchir des catégories du bien et du mal. La guerre des sociologues est déclarée.

Retour sur "Le Danger sociologique", l'essai urticant de Gérald Bronner et Etienne Géhin. Les deux auteurs sont-ils toujours exempts des travers qu'ils pointent à raison chez leurs confrères ?

Le sociologue Gérald Branner prône un nouveau discours de la méthode pour mieux contrer les obscurantismes contemporains.

Les sociologues Gérald Branner et Etienne Géhin publient "Le danger sociologique" (PUF), où ils dénoncent les dérives d'une frange de la sociologie qui préfère les a priori idéologiques à l'argumentation scientifique. Alain Touraine, Edgar Morin et Nathalie Heinich leur répondent.

Dans "Déchéance de rationalité" (Grasset), le sociologue Gérald Bronner décortique les biais cognitifs et, dans une époque devenue folle, nous fournit une méthode pour recouvrer la raison.

Auteurs de deux essais à succès sur les transformations numériques, l'économiste et le sociologue ont échangé sur Tinder, le complotisme ou les réseaux sociaux.

Gérald Bronner publie un essai accusant sa propre discipline de ne pas être assez scientifique. Cyril Lemieux, comme d'autres chercheurs en sciences sociales, défend une tout autre vision. "L'Obs" a organisé la confrontation.

Dans son dernier ouvrage, le sociologue Gérald Bronner revient sur son enfance et relate, avec tendresse et humour, le cheminement qui l'a mené de "gourou" à expert des croyances collectives.