De l’affaire Guillaume Meurice à l’affaire Sylvain Tesson, pas une tribune ou contre-tribune sans qu’on l’invoque. Les intellectuels, pour pointer les risques de l’autocensure ; les artistes, pour sanctuariser l’art et l’humour. Selon le politiste Denis Ramond, elle est avant tout une arme redoutable.

Dans un récit tout juste traduit en anglais, Perhat Tursun dépeint l’errance symbolique d’un jeune Ouïgour anonyme. Victimes de la politique répressive de Pékin au Xinjiang, l’écrivain et son traducteur ont eux-mêmes disparu.

Des concerts annulés, des livres interdits, des tableaux vandalisés... Attisées par les réseaux sociaux, les pressions et la violence de divers groupes d'extrême-droite mènent à la mise au ban d'un nombre croissant d'oeuvres culturelles. A quand une prise de conscience ? Sommaire. La création menacée. L'irrésistible autocensure.

En Floride, la librairie fondée par l'autrice Lauren Groff défend les titres interdits dans les écoles. Une démarche militante à l'heure où parler de racisme et de genre ne va plus de soi aux Etats-Unis. Reportage à l'occasion du festival America qui s'ouvre à Vincennes.

Caché derrière sa grande muraille virtuelle, le Web de l'empire du Milieu s'est métamorphosé en une Toile d'une surprenante modernité où opère une censure de plus en plus sévère.

Le grand romancier égyptien, exilé à New York, publie "Au soir d'Alexandrie". Nasser, Sissi, roman et politique : entretien avec un homme libre.

Au début, les films de l'Iranien Mohammad Rasoulof ne nous parvenaient pas, puis nous les avons vus au compte-gouttes. D'emblée s'y signalait un cinéaste majeur. À Cannes, dans la section Un certain regard, il présentait Au revoir en 2011, puis, en 2013, le brûlot Les manuscrits ne brûlent pas, égrenant sur scène les noms de ses collaborateurs qui ne pouvaient pas risquer de figurer au générique. Depuis, c'est la consécration à l'étranger et un calvaire dans son pays, où il fut emprisonné.

Dans "Le Fétiche et la Plume", Hélène Ling et Inès Sol Salas montrent comment le néolibéralisme est en train de tuer la littérature. Entretien avec deux lanceuses d'alerte.

La question de la liberté de la presse sous la Commune se pose dès le 19 mars 1871. Au lendemain de l’insurrection ordre est donné par le nouveau gouvernement parisien de saisir "Le Figaro" puis "Le Gaulois". Pourtant, le 20 mars, le "Journal officiel" de la Commune réaffirme la fin de la censure comme principe intangible : « Les autorités républicaines de la capitale veulent faire respecter la liberté de la presse. »