Avec "Ave Cesar !", Joel et Ethan Coen plongent dans l'âge d'or de Hollywood. Avec une impertinente délectation. Par amour du cinéma.

Dans ″Inside Llewyn Davis″, les réalisateurs américains suivent les déambulations d'un musicien qui tente de percer. Un film à l'humour corrosif servi, comme souvent, par des personnages dotés d'étonnants artifices capillaires.

C'est un film qui a échappé à ses créateurs, en l'occurrence les frères Coen, présidents du jury cannois. "The Big Lebowski", réalisé en 1998, n'en finit pas de susciter un drôle de culte envers son antihéros magnifique : le Dude.

Glamour, l'âge d'or des studios ? "Ave César !", le dernier film des frères Coen, lève le voile sur un étrange personnage qui officia dans l'ombre de la prestigieuse MGM. Eddie Mannix était "fixer". Chantage, mensonge, corruption... Il ne reculait devant rien pour cacher les frasques des stars. Et entretenir le rêve.

Terrifiante machine à tuer dans "No Country for Old Men" de Joël et Ethan Coen, Javier Bardem est au top de son art.

Titres recensés : Chantal Akerman, de l'autre côté ; "The Revenant" d'Alejandro Gonzalez Inarritu ; "Anomalisa" de Charlie Kaufman et Duke Johnson ; "45 ans" d'Andrew Haigh ; "Tempête" de Samuel Collardey ; "Ave, César !" d'Ethan et Joel Coen ; "Le trésor" de Corneliu Porumboiu ; "Saint-Amour" de Benoit Delépine et Gustave Kervern ; "Un jour avec, un jour sans" de Hong Sang-soo.

"Ave César !" confirme s'il en était besoin que les frères Coen s'inscrivent dans la filiation de Preston Sturges. Il s'agit ici moins de citations ou de la reprise de situations ponctuelles que d'un renvoi plus général aux "Voyages de Sullivan" (1941), chef- d'oeuvre de la satire et du métafilm hollywoodien selon la définition de Marc Cerisuelo ("une grande fiction américaine consacrée au cinéma, et seulement à lui").

"The Hudsucker Proxy" est un film de potaches ravis de s'amuser en studio et de triturer les éléments constitutifs de la comédie américaine depuis ses origines...