Les soulèvements de la liberté déstabilisent le consensus de Pékin.

Huit cent mille salariés travaillent pour Apple dans des conditions tellement dures que, du Shanxi au Henan, les révoltes se multiplient. Pas très bon pour l'image cool et branchée de la multinationale !

Le décès d'un responsable d'usine, battu à mort par des ouvriers, illustre l'absence de relais entre la base et la direction au sein des entreprises.

Dans un pays où les inégalités entre riches et pauvres explosent, les revendications sociales débouchent le plus souvent sur la répression, la prison, voire les balles de la police.

Depuis que les réformes ont été lancées à la fin des années 1970, plus de cinq cents millions de Chinois sont sortis de la pauvreté, selon la Banque mondiale. Certes, ce résultat a été obtenu au prix de conditions de travail parfois peu éloignées de ce qu'a connu la France au XIXe siècle lors de l'instauration du capitalisme triomphant ; la vie demeure extrêmement difficile, notamment celle des migrants, ces ouvriers-paysans venus chercher un emploi dans les zones franches urbaines.

Soumis à des conditions d'existence dégradantes et à une discipline de fer, les ouvriers chinois ont multiplié les arrêts de travail et obtenu d'importantes augmentations de salaire. Mais leur contestation emprunte aussi d'autres voies, moins connues.

II fut l'un des leaders du Printemps de Pékin, en 1989, avant de subir la répression. Exilé à Hongkong, cet ancien cheminot y dirige une organisation qui défend les travailleurs chinois. Alors que paraît son autobiographie, il retrace pour « L'Express » ses années de combat et dit ses espoirs pour l'instauration de véritables syndicats.

Pour obtenir de meilleures conditions de travail et des hausses de salaires, les ouvriers de la région de Guangzhou n'hésitent plus à se rebeller. Le prolétariat n'est décidément plus ce qu'il était !