Siemens compte dégager 600 millions d'euros pour la construction d'un nouveau campus technologique à Siemensstadt, dans la banlieue de Berlin. Le géant industriel allemand entend ainsi redonner vie à sa terre natale. Cette initiative suffira-t-elle ?

Stephan Schmidheiny est d'une grande discrétion. La soixantaine, héritier de l'empire suisse de l'amiante-ciment, il dirigea Eternit pendant une dizaine d'années et figure au classement des plus grandes fortunes mondiales. Aujourd'hui au coeur du procès de l'amiante de Turin, il est présenté comme « héritier, entrepreneur, philanthrope ». Une de ses fondations le décrit comme « un pionnier mondial de la substitution de l'amiante dans l'industrie ». Au Brésil, il est tenu pour un héros du développement durable. Mais son histoire est incomplète.

Qui s'insurgerait contre l'idée de voir, à terme, nos industries militaires se tourner vers des applications civiles, du moins en partie, voire vers l'aide au développement ? Dans ce domaine, toutefois, il y a loin de la théorie à la pratique.

La crise économique et financière qui frappe le monde depuis maintenant près d'un an pourrait bien, comme on l'a déjà évoqué dans ces colonnes, avoir la vertu d'acculer à la réforme de larges pans de l'économie française qui ont tardé à opérer des restructurations devenues incontournables compte tenu des évolutions survenues ces dernières décennies. Parmi les secteurs potentiellement concernés, c'est sans doute celui de l'automobile qui arrive en tête.