L'auteur de "Truismes", "Tom est mort" ou encore "Il faut beaucoup aimer les hommes" (prix Médicis en 2013) revient avec "Etre ici est une splendeur" (P.O.L.), qui retrace la vie de Paula Modersohn-Becker, peintre allemande, amie du poète Rilke, féministe dans l'âme et morte prématurément.

Si Marie Darrieussecq redoute la mièvrerie, elle ne craint pas la ferveur. A preuve les mots qu'elle emploie pour ses deux dernières publications. "Ecrire, montrer, c'était pour moi le même geste amoureux", dit-elle à la fin du livre qu'elle consacre à la vie de Paula Modersohn-Becker, peintre allemande morte à trente ans en 1907, quasi inconnue en France. Le même qualificatif revient dans le prologue à sa nouvelle traduction de "A Room of One's Own" de Virginia Woolf : "Un lieu à soi". "Traduire est la plus amoureuse des lectures", confie-t-elle.

Deux ans après la polémique qui les a opposées, Camille Laurens et Marie Darrieussecq l'évoquent chacune dans un nouveau livre. De façon très différente : la première à travers une histoire d'amour improbable, la seconde avec un essai sur le plagiat.

Le succès de son premier roman, "Truismes", fut phénoménal : 300 000 exemplaires vendus et 34 traductions. A 29 ans, elle garde la tête froide, signe un deuxième livre, réussi, et se confie à Jérôme Garcin.

L'histoire, imaginée par Marie Darrieussecq, d'une jeune employée de parfumerie transformée en truie est devenue l'événement littéraire de la rentrée. Il faut remonter à "Bonjour tristesse" pour voir une première oeuvre connaître un tel succès...

Marie Darrieussecq part sur la trace de l'artiste peintre allemande Paula Modersohn-Becker.

Pour écrire "Le Cimetière des poupées", Mazarine Pingeot s'est-elle inspirée de l'infanticide Véronique Courjault ? Et pour "Tom est mort", Marie Darrieussecq a-t-elle emprunté à Camille Laurens, qui racontait le décès de son enfant dans "Philippe" ?

"Le Pays" est sans en avoir l'air une fable compliquée et qui pourtant se lit toute seule. La narratrice, Marie Rivière, raconte son retour au pays. Elle vient y faire un livre et un enfant.

L'auteur de "truismes" décrit, dans un roman exceptionnel, un monde futuriste où la surveillance est omniprésente et où les clones sont rois.

Double écueil : le dernier roman de Marie Darrieussecq commence à la fois comme un film (un blockbuster américain) et comme un roman de Marguerite Duras. Le titre, ″Il faut beaucoup aimer les hommes″, est emprunté à Duras (″La Vie matérielle″). Le chapitrage du livre mime exactement celui d'un film, du ″générique″ initial au ″bonus″ final après ″The End″ (on voit que la romancière nous offre directement la version DVD). Bonne idée ? Il n'est pas sûr que ces deux références, littéraire et cinématographique, s'enrichissent l'une l'autre.

De pures fictions, qui imaginent le Louvre sous la crue centennale et la redécouverte d'un tableau perdu, et deux biographies d'artistes par de grandes romancières, Marie Darrieussecq et Zoé Valdés.