Le président tchadien, dont le pouvoir est absolu depuis trente et un ans, vient de s’octroyer un sixième mandat. Mais il devrait se méfier de la colère du peuple, prévient cette universitaire allemande.

Le 20 avril 2021, l’armée a annoncé la mort du président tchadien et aussitôt pris le pouvoir. Après trente ans d’un régime autoritaire, Idriss Déby Itno laisse derrière lui un pays pauvre et une capitale menacée par les rebelles.

Désormais sans Premier ministre, Idriss Déby ltno est plus que jamais le chef d'un système qui n'existe que par lui. Anatomie d'un pouvoir à plusieurs visages, mais à une seule tête.

Les crises en Libye, au Soudan et en Centrafrique ont contraint le chef de l'État à déployer ses troupes et tous ses talents de diplomate. Pas question de se laisser déborder !

G5 Sahel, crise libyenne, Boko Haram... Au pouvoir depuis près de trois décennies, le président tchadien ne lâche rien. Et n'hésite pas à pointer du doigt les promesses non tenues de la communauté internationale.

Depuis le 11 août, Idriss Déby Itno est le maréchal autoproclamé du Tchad, l’un des pays les plus pauvres et les plus corrompus au monde. Malgré ses excès, il garde pourtant l’indéfectible soutien de la France, déplore cet éditorialiste.

Après le décès du chef de l'Etat, le pays est désormais gouverné, pour au moins dix-huit mois, par un Conseil militaire de transition. A sa tête, Mahamat, 37 ans, fils du président défunt, brutalement passé de l'ombre à la lumière.

Le 20 avril 2021, celui qui dirigeait le Tchad depuis 1990, Idriss Déby, a perdu la vie dans des circonstances troublantes. A l'annonce de sa mort, son fils, Mahamat Idriss Déby (né en 1984), fut nommé à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT), contesté par la rue. Cette situation peut déstabiliser un pays allié historique de la France en Afrique et au coeur des enjeux stratégiques au Sahel.