Après trente ans et vingt-deux films, Jacques Doillon pourrait sembler un cinéaste "installé". Il ne l'est pas. Il n'est pas non plus abonné aux variantes de l'affect et du langage, ou, pire encore, limité à la raison sociale de "cinéaste des enfants".

Pour la deuxième fois après "Germaine et Benjamin", réalisé pour la télévision mais sorti en salles dans sa version courte ("Du fond du coeur", 1994, sur Mme de Staël et Benjamin Constant ; de fait, le premier long métrage français tourné en numérique), Jacques Doillon s'attache à un couple de créateurs " historiques "... Mais il s'agit ici de sculpteurs et non d'écrivains, en l'occurrence du plus célèbre couple de sculpteurs de l'histoire : Auguste Rodin et Camille Claudel.

Eloge de la retenue de Jacques Doillon, cinéaste sentimental.