Jamais, sans doute, le contexte social et économique ne leur avait été aussi favorable. Comment expliquer la déroute, presque historique, des partis socialistes et sociaux-démocrates aux élections européennes ?

L'air du temps favorise la droite, déplore le linguiste Raffaele Simone, observateur privilégié du spectacle berlusconien. En cause : la culture de masse, le fun, la consommation, l'infantilisation générale...

Les directives sur le temps de travail et l'immigration clandestine en sont deux exemples récents : les gouvernements conservateurs et libéraux utilisent l'échelon communautaire pour faire avancer leurs programmes.

Malgré la crise économique et la remise en question du capitalisme, ce sont les conservateurs qui ont largement remporté les élections européennes. Une journaliste américaine analyse ce succès

Le regroupement, au Parlement européen, des conservateurs britanniques avec plusieurs partis eurosceptiques et antisémites d'Europe de l'Est fait polémique au Royaume-Uni.

Décomplexées. Les droites populistes se féminisent sans pour autant renoncer à l'extrémisme.

Un vent mauvais souffle sur l'Europe. On l'entend rugir jusqu'à Amsterdam, capitale des Pays-Bas, longtemps si fiers de leur rôle fondateur dans la construction européenne, avant de mettre à mort, avec la France, le projet de traité constitutionnel pour l'Union, lors du référendum de 2005. A 32 ans, Thierry Baudet est le chef de file du courant intellectuel de cette nouvelle droite néerlandaise eurosceptique. A la radio, sur les plateaux de télévision, dans les journaux, sur Internet, ce philosophe donne des munitions au populisme anti-bruxellois.

En recul, les conservateurs cherchent soit à s'allier avec l'extrême droite, soit à s'inspirer de ses positions

Ces frustrations multiples alimentent des mouvements populistes dont la force électorale ne cesse de grandir. Jean-Yves Camus fait le point sur les différents visages que le phénomène prend en Europe.