Pour réaliser les réformes en profondeur auxquelles il souhaite attacher son nom, notamment en matière de santé et d'éducation, le président réélu devra tenir compte du conservatisme ambiant et du message plutôt centriste émis par les électeurs.

Les Américains ne l'aiment pas spécialement. Ils le prennent pourtant comme il est, énergique et versatile, intelligent et brouillon, ni de droite ni de gauche, sans grande vision, tout juste réformiste, et suffisant, à leurs yeux, pour être le président de l'an 2000.

Même si les partisans ne savent plus très bien ce que cela signifie d'être démocrate plutôt que républicain, le président sortant n'a pas eu de mal à convaincre son parti de l'efficacité de sa méthode : tous les sondages le donnent vainqueur en novembre.

On voudrait que le verdict de Los Angeles ait été fondé "sur l'examen des faits". La réalité est plus inquiétante : c'est que la justice américaine, comme le reste de la société, est désormais engluée dans le piège des antagonismes ethniques.

Le général de Tempête du Désert veut devenir président. Pour l'instant, le simple récit de sa vie suffit à séduire les foules. Et si elles se trompaient de héros ?

Ennemi fanatique de l'Etat-providence, le speaker de la Chambre des Représentants, nouvellement élue et à majorité républicaine, estime que "tous les coups sont permis" pour paralyser le président démocrate.

Rarement un président a raté à ce point le début de son mandat à la Maison-Blanche. Il est cependant bien trop tôt pour pouvoir dire qu'il est trop tard, et l'enfant chéri des baby-boomers est décidé à rebondir.

Le 18 octobre, l'acteur et réalisateur achète une page dans le "Washington Post", payée 56 000 dollars, pour interpeller George W. Bush sur la guerre contre l'Irak.

"On m'applaudit lorsque je critique l'islam, mais quand je proteste contre la politique des Etats-Unis, on me fait taire." Histoire d'une désillusion.

Elle est évidemment anti-Bush. Et même violemment. Mais elle est créatrice, généreuse, innovante. A l'origine des ONG les plus contestataires. A l'avant-garde de la littérature et de l'art. A la pointe des techniques mais aussi des idées. Certes, à un an de l'élection présidentielle, jamais cette Amérique n'a été aussi éloignée du pouvoir. Mais l'enquête de notre correspondant Philippe Boulet-Gercourt, de notre envoyé spécial Jean-Gabriel Fredet ainsi que des différents services du "Nouvel Observateur" montre à quel point elle n'a pas disparu.

Trois ans après le 11 septembre et au lendemain des conventions démocrate et républicaine, l'essayiste américain analyse les enjeux de l'élection présidentielle.

Plus de 3 millions de voix d'avance, un Congrès à majorité républicaine, un clan néoconservateur triomphant et... le sentiment d'avoir gagné contre le monde entier.