Crimes, vols, pénurie, chaos... Les Irakiens, qui ont déjà beaucoup de mal à accepter le fait d'une occupation, sont exaspérés par l'incurie des occupants. Ils en ont assez d'attendre !

Les anciens séides de Saddam n'hésitent pas à réclamer du travail et un salaire aux Américains, tout en appelant à les chasser. Le désordre est tel que la population en est presque à compatir aux malheurs de ses ex-tortionnaires.

L'attentat contre l'ONU, la longue liste des soldats tués, le coût exorbitant de la guerre : en Amérique, l'opinion publique s'impatiente. Et, pour la première fois depuis le 11 septembre 2001, l'avenir du locataire de la Maison-Blanche s'assombrit.

Alors que la relève des troupes de la coalition devient urgente, George Bush demande l'envoi en Irak d'une force multinationale qui serait placée sous commandement... américain.

En un week-end, "Fahenheit 9/11" a fait plus d'entrées que "Bowling for Columbine" dans toute sa carrière. Cela suffira-t-il à faire basculer les électeurs indécis du côté de John Kerry ?

"Si les Nations Unis n'agissent pas, si elles font preuve de mollesse dans leurs responsabilités, et si Saddam Hussein ne désarme pas, les Etats-Unis conduiront une coalition au nom de la paix pour le désarmer". C'est un ultimatum que le président George W. Bush lançait, le 24 octobre, aux membres du Conseil de la sécurité, après que Washington eut présenté un projet de résolution particulièrement dur sur l'Irak.

Combien de résolutions, pourtant votées par le Conseil de sécurité des Nations unies, sont-elles restées lettre morte ? Trente-cinq ans après l'occupation de la Cisjordanie et de Gaza, les Palestiniens subissent le joug de l'armée israélienne, et leur droit à édifier un Etat demeure méconnu.

Partant de question de la souveraineté, du rôle actuel des Etats-Unis et des bouleversements produits par la mondialisation, Jacques Derrida se demande ce que deviennent les concepts de "raison" et de "démocratie", mais aussi ceux de "politique", de "guerre" et de "terrorisme", quand le vieux fantôme de la souveraineté étatique perd sa crédibilité.