Les enfants qui bénéficient des meilleures écoles ont déjà une longueur d'avance génétique.

Dans "L'Architecte invisible", le grand généticien comportementaliste explique en quoi les recherches bouleversent nos idées reçues.

Par une simple prise de sang, votre médecin sera capable d'estimer, dans quelque temps, le risque que vous soyez atteint un jour d'une pathologie mentale : schizophrénie, addiction, Alzheimer, dépression, trouble bipolaire... Ce n'est pas de la science-fiction, mais le pari que les scientifiques, chercheurs et médecins tentent de relever depuis quelques années. Car ils sont en train de mieux comprendre les pathologies neurologiques et psychiatriques, ce qui les amène à les redéfinir et à les classer différemment.

Après la chute de l'empire soviétique, l'Estonie a découvert un effet saisissant de la libéralisation de l'économie: désormais, la réussite d'un individu dépend beaucoup plus qu'avant de son patrimoine génétique.

"Les parents et les écoles influent peu sur la réussite des enfants", titrait fin janvier un hebdomadaire français. La génétique comportementale fait un retour en force. Les études tentant d'associer nos gènes à nos comportements se multiplient. Et la tentation ressurgit d'ériger notre patrimoine génétique en seul déterminant de nos destins. Pour Samah Karaki, cette hypothèse est non seulement dangereuse, mais surtout scientifiquement fausse.

Doit-on mettre la génétique comportementale, science en plein essor, au service du progrès social ? Sous l'impulsion de scientifiques américains, le sujet arrive en France, non sans bousculer un tabou ni susciter des remous chez les chercheurs français, qui craignent les dérives qui pourraient accompagner ce nouveau champ de recherche.