En quelques années, ce petit Etat balte s'est transformé en laboratoire de la révolution numérique et draine les start-uppers du monde entier. Mais cette attractivité masque des pratiques douteuses.

Dans cet Etat balte libéral qui jouxte la puissante Russie, la digitalisation des services publics et privés nourrit la confiance des citoyens en leur avenir. Elle dope aussi une "estonian mafia" high-tech résolue à transformer le monde. Reportage. PAR

Si Michel Sittow fut assurément «le plus grand artiste estonien de la Renaissance», il fut également l'un des plus grands portraitistes de son temps.

Avec Bolt, Markus et Martin Villig ont fait de leur application de taxis à Tallinn (Estonie) un géant de la mobilité. Bien aidés par l'« Estonian mafia ».

Carte d'identité électronique, ambulances connectées et tablette pour tous : l'Estonie, petit pays de 1,3 million d'habitants, revendique la position d'État le plus numérique du monde. On ne saurait la lui contester.

Fini les guichets et la paperasse... Grâce à une identité numérique certifiée, les Estoniens font toutes leurs démarches administratives en ligne. Et gardent le contrôle de leurs données personnelles.

Après la chute de l'empire soviétique, l'Estonie a découvert un effet saisissant de la libéralisation de l'économie: désormais, la réussite d'un individu dépend beaucoup plus qu'avant de son patrimoine génétique.

Violaine Champetier de Ribes est fondatrice de l'agence DigeeTrips.com. Elle est également la coauteure avec Jean Spiri de l'ouvrage "Demain, tous Estoniens ? L'Estonie, une réponse aux Gafa" (Éditions Cent Mille Milliards, 2018). État plateforme, e-administration, entreprises du numérique... : elle répond à nos questions.

Le petit pays Balte, qui a largement misé sur le numérique depuis son indépendance en 1991, est devenu un véritable vivier pour les créateurs. Explications.