La publication du rapport sur le rôle de la France lors du génocide des Tutsi, rédigé sous la direction de Vincent Duclert, a remis en lumière ce qui fut le dernier génocide du XXe siècle. Les débats qui l’ont accompagnée manifestent les ambiguïtés de la politique africaine de la France et les dysfonctionnements des organes de l’Etat dans la gestion d’une crise d’une extrême gravité. La récente visite au Rwanda du président Emmanuel Macron marque une étape décisive dans un processus de réconciliation.

Spécialiste de l’histoire sociale des Etats-Unis et de la condition noire, Pap Ndiaye est le nouveau directeur général du Palais de la Porte-Dorée. Cet édifice monumental qui fut le Musée des colonies et de la France extérieure, héberge aujourd’hui le Musée national de l’histoire de l’immigration (MNHI) ainsi qu’un aquarium tropical. L’historien entend y mener de front les questions raciales, coloniales et environnementales qui reviennent sur le devant de la scène politique.

Pour Achille Mebmbe, la Françafrique est en bout de course. Il appelle à sortir du face-à-face historique pour inventer une géopolitique où l’Afrique deviendra un acteur mondial.

A l’occasion du premier confinement, au printemps 2020, les discussions allaient bon train sur le monde d’après. Santé publique, mondialisation, inégalités, intelligence artificielle, transition énergétique... Les sujets ne manquaient pas pour les aspirants à la fonction présidentielle. Vingt mois plus tard, la précampagne élyséenne avance en marche arrière sous l’effet d’un candidat putatif qui, pour mieux justifier la guerre qu’il prétend mener à l’islam, revisite notre histoire, depuis la chute de l’Empire romain jusqu’à la guerre d’Algérie. Sommaire. Marche arrière, éditorial.

Spécialiste de l’histoire culturelle du nazisme, il publie « Le Grand Récit », un long essai qui constate l’érosion de la narration républicaine et qui propose de repenser la façon de raconter le monde contemporain.

En 1904, un professeur au lycée Condorcet à Paris, agrégé d'histoire, présente à ses élèves de seconde une vision de Jeanne d'Arc proche de celle de Jules Michelet. Une fille du peuple, qui relève le glaive de la France et que l'Eglise a condamné au bûcher. Une violente campagne se déchaîne alors contre lui, orchestrée par la droite catholique.

La capitale ukrainienne, à 90 km d'un possible nouveau front sur la frontière biélorusse, est le fief d'un nationalisme incandescent, avivé par le conflit et traversé par tous les vertiges d'un passé sanglant. Le dossier se conclut par l'article intitulé "A Babi Yar, le silence hanté de la Shoah par balles.

Le village de Mas-Thibert, en Camargue, a accueilli à la fin de la guerre d'Algérie, en 1962, des milliers de harkis. Venus prendre un nouveau départ, ils furent confrontés au mépris et à l'ingratitude de l'Etat français.

Il fut l'un des 1,7 million de soldats envoyés en Algérie entre 1954 et 1962. Jacques Inrep en est revenu brisé, rongé par la culpabilité, hanté par les horreurs d'une guerre qui ne disait pas son nom, seul avec ses démons face à une société indifférente. Ouvrier devenu psychanalyste, l'ancien combattant de 82 ans a su trouver les mots pour panser ses blessures. Mais contrairement à lui, la plupart des vétérans sont restés prisonniers d'un silence mortifère.

Soixante ans après les accords d’Evian, qui marquèrent la fin de la guerre d’Algérie et, de façon symbolique, celle de son empire colonial, le pays reste hanté par des fantômes aux lourdes chaînes. Et ce ne sont pas les propos d’Eric Zemmour sur la « colonisation » de certains quartiers ou les violents débats intellectuels autour de la « pensée décoloniale » qui vont apaiser les esprits. Alors pourquoi cette histoire reste-t-elle si conflictuelle aujourd’hui, si chargée de colère et de ressentiment ? Comment réussir à vivre avec cet héritage ?

Il y a 60 ans, l'Algérie devenait indépendante au terme d'un conflit fantôme qui n'a reçu officiellement le nom de guerre qu'en 1999. Un conflit fantôme, aussi, par le silence des appelés de 20 ans, venus faire leur service militaire sur cette terre où l'exotisme côtoyait la violence pure. Une expérience, souvent un traumatisme, dont il leur était difficile de parler. Peu à peu, les langues se sont déliées. Sommaire. Le grand silence des appelés. Un filtre pudique. Des lettres à demi-maux. Malgré 60 ans passés... Des mémoires antagonistes.

En pleine guerre froide, un diplomate américain russophile prédisait la politique étrangère de la Russie au XXIe siècle.