Fondé en 1973, "Libération" se souvient de quarante ans de vie et d'information à travers un beau livre-anniversaire. Une somme qui raconte la place unique du quotidien dans la presse française et la singularité de son geste journalistique.

On l'a cru mort. Et voilà que le quotidien "Libération" s'apprête à entamer une nouvelle vie. Fruit de mai 68, il a été de tous les combats de l'extrême gauche, avec un ton neuf, parfois provocateur. Dans les années 1980, assagi, le journal dépasse le million de lecteurs. Un âge d'or qui n'a pas duré...

Au moment de son lancement an 1973, « Libération » reflète les idées de mai 1968. Entre 1981 et 2005, le quotidien est conduit à renoncer à ses trois principes fondateurs : absence de publicité, égalité salariale et autogestion. D'un côté, le quotidien s'engage dans ce processus lié aux contraintes économiques dans un contexte de crise da la presse. De l'autre, la baisse des ventes peut aussi s'expliquer par le mécontentement d'un lectorat qui interprète ces changements comme des ruptures da promesses.

De fin 1979 à début 1981, Libération publia chaque samedi un cahier de petites annonces : "Sandwich". Dans un essai, l'historien Philippe Artières parvient à saisir à travers ce journal à part l'imaginaire fantaisiste et inquiet d'une société française qui basculait alors dans la crise.

Que faire après Libération ? D'anciens journalistes du quotidien Lancent deux sites stimulants, qui s'inspirent de L'air du temps et s'aventurent sur de nouvelles voies journalistiques : "Droguistes" et "Les Jours".

Un patron catholique et libéral invité à rentrer dans le capital d'un ex-phare de la gauche libertaire ? C'est le nouveau plan pour renflouer "Libé".

Pour la première fois de son histoire, "Libération" a fait la grève quatre jours durant et tourné le dos à Serge July, son fondateur.

Ils sont peu nombreux à pouvoir dire : "J'ai fait un journal". Le fondateur de "Libération", qui vient d'annoncer son désaccord radical avec son actionnaire Edouard de Rotschild, est de ceux-là...

Le quotidien de Serge July doit trouver de nouveaux actionnaires. Pas question d'inviter Bernard Arnault ou François Pinault. "Libé" cherche des partenaires riches, mais désintéressés.