Il s'excuse de son retard par SMS. Débarque dans le bistrot en s'excusant encore, plutôt deux fois qu'une, et répond déjà à une question qui ne lui a pas été posée. Vincent Lindon aime jouer, ça se voit à l'écran, mais il aime aussi parler. Il s'enthousiasme, râle, précise, revient en arrière, devance une interrogation, cherche l'approbation, rebondit sur une critique, s'amuse, se trompe, se confie et continue de parler longtemps après que le magnéto a rendu son dernier souffle. Il joue le jeu, pourrait-on dire.

Alors que "La Loi du marché", leur dernier film, est sélectionné à Cannes, L'Express a interviewé pour la première fois ensemble l'acteur et son désormais fétiche réalisateur. Sans détour, ils évoquent leur amitié, leur vision du cinéma, de la vie, de la morale. Entre autres.

Au fil de sa carrière, il a souvent porté avec empathie des personnages aux prises avec la misère sociale. Alors que sort "Les Chevaliers blancs", Vincent Lindon donne son sentiment sur notre société, les injustices qui le mettent hors de lui et le mauvais jeu d'acteur des politiques qui nous gouvernent.

Quinze ans après Tombés du ciel, son dernier long métrage où il interrogeait déjà la question de l'identité et de la nationalité, Philippe Lioret s'intéresse, dans Welcome, à la terrible condition des sans-papiers qui errent à Calais dans l'attente d'un hypothétique départ pour l'Angleterre. Et, même lorsqu'il s'attaque à un sujet aussi engagé, il demeure le cinéaste de la pudeur et de l'intime que nous avons toujours défendu.

Dans "La Loi du marché", le film de Stéphane Brizé dont il est aussi le coproducteur, Vincent Lindon joue un chômeur devenu vigile. Entretien.

Moins d'un an après son triomphe à Cannes, l'antihéros de "La Loi du marché" revient en aventurier de l'humanitaire dans "Les Chevaliers blancs". Entretien.

On dirait qu'Alain Cavalier est le chef de l'Etat et Vincent Lindon, son Premier ministre. De ce jeu est né ℗Pater®, une comédie sur le pouvoir mais aussi le cinéma.