Journal du voyage accompli en 1928 à travers les Andes, les montagnes de l'Equateur et les forêts du Brésil jusqu'à l'embouchure de l'Amazone.

Ayant entamé tous deux des études médicales, Henri Michaux et Aldous Huxley conserveront leur vie durant une curiosité pour lessciences en général, pour la médecine et pour la psychiatrie en particulier. Dans les années 1950, ils se joignent à la recherche médicale dont le but est de mieux connaître le monde des maladies mentales. Ils deviennent explorateurs du psychisme. Les perc eptions visuelles inhabituelles d'Aldous Huxley le bouleversent et l'émeuvent. Son nouveau regard, dans lequel palpite la créativité, illumine trois fleurs dans un vase, qui lui parlent de leur existence. Henri Michaux met en jeu sa propre conscience. Il observe ses réactions. Avec la vivacité de sa verve colorée de conteur, il nous donne en direct les mille facettes de sa tourment e psychophysiologique provoquée. Les récits de leur voyage intérieur s'ouvrent à une réflexion sur le fonctionnement de l'être humain et du processus créatif, avec un regard critique sur les restrictions que nos sociétés, en manque d'un sourire zen, imposent aux valeurs humaines. Rédigés par des écrivains qui expérimentent les frontières de la perception, ces récits se complètent merveilleusement pour nous offrir un autre regard sur l'être humain et sur nos potentialités intérieures.

Des premiers tracés à l'encre de Chine de 1925 jusqu'à sa mort en 1984, Michaux peint et dessine sans cesse, et mène ainsi une action de déconditionnement à l'égard du verbal. Cet ouvrage, qui propose également des textes de Michaux sur la peinture, replace une oeuvre mal connue dans l'art de son temps pour en dégager son autonomie plastique.

En 1949, Michaux découvre les oeuvres de Zao Wou-ki. De là naît une amitié de trente ans qui a nourri les deux artistes. Cette exposition réunit leurs oeuvres mais analyse également les regards qu'ils portaient l'un sur l'autre et leur relation. ©Electre 2016

Refus de parler, impossibilité de se taire : deux désirs irrépressibles animent l'entrée en littérature de Michaux à l'aube des années vingt. L'effervescence surréaliste, la montée en puissance des théories psychanalytiques, la fascination pour l'art cinématographique naissant imposent tout autant le silence que la réplique. Pour résoudre ce dilemme, Michaux expérimente une voix à l'écoute des sons de l'en-deçà. Aspirant à l'adéquation utopique des mots aux choses, elle trouve sa force dans une onomapoétique débridée qui ambitionne la réinvention du signe. Guidés par les essais de Michaux, habile organisateur de la réception de son oeuvre, les critiques ont souvent considéré que sa peinture et sa musique évitaient l'aporie du langage. Ce livre montre la nécessité de dépasser la ruse de l'écrivain. Rejouant dans un autre système de signes le processus de symbolisation inhérent au langage, peinture et musique restaurent le signe et inaugurent un nouveau mode poétique pour signifier le sujet : une voix pour l'oeil.