Conditions de travail, augmentations de salaire... Les récents conflits sociaux dans le pays sont révélateurs d'une économie en profond bouleversement. Une mutation à hauts risques que Pékin tente d'orienter. Tant bien que mal.

Moins dociles que par le passé, les salariés rêvent d'accéder à la société de consommation. Leurs rémunérations ne progressant pas assez vite à leur goût, les mouvements sociaux se multiplient. Et les groupes étrangers commencent à porter leurs regards ailleurs...

A l'appel d'une mystérieuse organisation, des manifestations ont lieu dans de nombreuses villes. Les autorités répriment ces timides velléités de contestation politique, mais annoncent parallèlement un grand programme de″rééquilibrage″ social.

Le 28 juin 2008, à la suite du viol et du meurtre supposés d'une adolescente par le fils d'un notable, une manifestation a tourné à l'émeute à Weng'an, dans le sud-ouest du pays. Un universitaire pékinois livre son analyse sur son blog.

La peine de prison infligée à un avocat de Shenzhen qui s'était engagé au côté de paysans spoliés a mobilisé la profession dans tout le pays. Et fait couler de l'encre

Après une série de bavures, la police chinoise a été sommée de tempérer ses méthodes d'intervention. D'autant plus que l'agitation sociale risque de s'accentuer en 2009

Plus qu'un coup de mou, c'est une alerte sérieuse. La croissance chinoise a atteint en 2015 son plus bas niveau depuis un quart de siècle. Inquiets, les dirigeants du pays tentent de réorienter une économie tirée par les exportations vers un modèle reposant sur les services et la consommation. Un changement de cap qui nécessite des choix difficiles, assure la presse chinoise. La priorité en 2016 sera de restructurer l'industrie d'Etat, lestée par les surcapacités de production et par l'endettement, explique l'hebdomadaire pékinois "Jingji Guancha Bao".

Ce texte présente une critique argumentée de la façon dont les autorités traitent les mouvements sociaux. Une version plus longue a été publiée dans des revues chinoises et très largement diffusée sur Internet - donc avec le soutien de certains cercles dirigeants. Une telle démarche révèle l'existence, en dehors de dissidents ou de néolibéraux, d'un fort courant critique qui regroupe des intellectuels, des chercheurs et des responsables politiques s'accordant sur la nécessité de développer un espace légal de contestation.

Retour, en septembre 2014, sur l'efficacité du syndicalisme ouvrier en Chine, pays secoué par de nombreux mouvements sociaux. Frappant des multinationales, ces conflits ont fait l'objet de couverture médiatique étrangère et ont amené les autorités à réprimer la contestation pour pouvoir conserver les investissements étrangers et ne pas entraver l'attractivité de la Chine. Devant de nouvelles répressions, salariés et syndicats ont pris leurs responsabilités. La nécessité d'un dialogue social démocratique prend corps en Chine.