Depuis l'attaque meurtrière du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, et la riposte disproportionnée de Tsahal, Rabat, signataire des accords d'Abraham, joue une partition délicate. Une position d'équilibriste qui ne tient qu'à un fil : un rapide cessez-le-feu. Sommaire. Gaza, ligne de fracture. Un "antisioniste" nommé Sion.

Alors que les bombardements israéliens et les combats se poursuivent dans la bande de Gaza et que la situation humanitaire ne cesse de s'y dégrader, un nouveau conflit aux conséquences potentiellement dévastatrices vient d'être évité entre Tel-Aviv et Téhéran. Pour autant, rien ne semble pouvoir mettre fin à la logique d'affrontement entre ces deux ennemis.

Après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, le Soudan vient d'accepter à son tour de normaliser ses relations avec Jérusalem. Au terme d'intenses tractations.

Récurrence des interventions militaires israéliennes à Gaza, raids incessants de cette même armée en Cisjordanie, poursuite de la colonisation – autorisée par Tel-Aviv ou « sauvage » –, difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 et impéritie de l’Autorité palestinienne dirigée par M. Mahmoud Abbas, qui semble ne se préoccuper que de la coopération militaire avec Israël : la liste des épreuves subies par la population en Palestine est un fardeau aggravé par le délitement du processus de paix et l’échec patent de la solution à deux États.

«Les Arabes se sont entendus pour ne jamais s’entendre.» De Rabat à Mascate en passant par Le Caire, Amman ou Doha, tous connaissent le célèbre adage attribué au penseur Ibn Khaldoun (1332-1406) et souvent cité pour déplorer les rivalités, divisions ou conflits qui ont émaillé l’histoire du Maghreb et du Proche-Orient depuis le milieu du XXe siècle. Mais l’intervention militaire israélienne à Gaza invalide la maxime, tant cette fois les vingt-deux pays de la Ligue arabe s’accordent pour ne surtout rien faire.

Les habitants de cette localité située près de la frontière avec le Liban s’arment depuis des mois, craignant une attaque similaire à celle du 7 octobre. Ils se préparent à la guerre qui menace d’éclater entre Israël et le Hezbollah.

Depuis la poussée du messianisme religieux dans les années 1970 et, plus encore, la reprise du conflit Israël-Palestine en 2023, le terme "sionisme" déchaîne les passions. Pour comprendre ce mouvement politique, il faut revenir à ses origines. L’aspiration à donner un territoire national au peuple juif émerge entre 1860 et 1880, en Europe, au sein de cercles plutôt laïques, face à la montée de l’antisémitisme et aux pogroms de l’empire tsariste. A partir de 1897, le projet se dote d’institutions et se concentre sur "Eretz Israël".

Entre le 7 octobre 2023, date d'une attaque terroriste sans précédent sur le sol israélien, et la mi-décembre, après deux mois d'offensive militaire de l'État hébreu contre la bande de Gaza, la guerre a fait des dizaines de milliers de morts du côté palestinien, alors que le petit territoire frontalier de l'Égypte (365 kilomètres carrés) est presque entièrement détruit. L'objectif d'Israël: anéantir le Hamas. Est-ce seulement possible ? Et à quel prix ?

"Des jours difficiles en perspective", voilà comment le Premier ministre israélien met en garde ses concitoyens. Depuis le 7 octobre 2023, avec sa stratégie belliciste, il assure son avenir politique et même judiciaire. Quitte à enflammer la situation à Gaza et à embraser toute la région. En conclusion de l'article, l'analyse de l'historien Amnon Raz-Krakotzkin qui déclare : "L'armée est devenue plus religieuse, cela n'aide pas" et l'article intitulé "Le Premier ministre doublé par sa droite".

Dans son dernier livre, l’historien Jean-Pierre Filiu explore le processus de dépossession de la terre que subissent les Palestiniens. Le jeu des puissances arabes et le refus de Netanyahou d’une solution politique ont créé une impasse.