La controverse autour du tremblement de terre de L'Aquila en 2009, qui a conduit à la condamnation de scientifiques, nous oblige à repenser ensemble la représentation que nous nous faisons des sciences et donc, a fortiori, de leur responsabilité sociale.

La crise entretient l'image d'une irresponsabilité des entreprises, pour qui prime la rentabilité financière. Pourtant, certaines s'inscrivent dans une autre démarche. Le directeur général délégué de Danone témoigne de sa vision de l'économie au service de la société. L'Orse se propose d'étudier les efforts d'innovation.

De quoi une organisation est-elle responsable envers la société ? Entreprises, Etats, syndicats, consommateurs et ONG apportent des réponses contrastées. L'Iso 26 000, qui édicte des lignes directrices en la matière, les a réunis.

Si les entreprises investissent dans des démarches de RSE, c'est que leur réputation a de la valeur. Pourquoi ne pas intégrer celle-ci dans les comptes de l'entreprise, en y associant salariés et parties prenantes ?

Investir dans les secteurs de son choix, encourager les entreprises les plus vertueuses en matière environnementales et sociales... Au-delà des objectifs affichés de l'investissement socialement responsable, quel est son impact réel ? Entretien avec Gunther Capelle-Blancard (économiste spécialiste des marchés financiers et professeur à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Nicole Notat (présidente de Vigeo, une agence de notation extrafinancière).

Point sur la difficulté de mettre les donneurs d'ordre face à leurs responsabilités en pour que les sous-traitants respectent les hommes et l'environnement. Une question relancée suite à l'effondrement de l'immeuble du Rana Plaza, en 2013, au Bangladesh. Une proposition de loi a été déposée en 2015, en France, prévoyant des moyens d'action. Mais son adoption n'est pas simple... Et la vigilance s'impose pour qu'elle favorise les droits des travailleurs plus que l'essor de l'industrie de l'audit.

Entretien, en 2016, avec Xavier Becquey qui occupe depuis plus de 20 ans des postes de responsabilité dans de grandes entreprises et est le président de l'association L'Entreprise une Bonne Nouvelle. Il revient sur la nécessité d'intégrer l'intérêt général au sein des entreprises et des multinationales. Autre avis d'expert : Patrick Lepercq, "des entreprises soucieuses de leur utilité sociale".

Zoom, début 2015, sur la brèche entrouverte par Sherpa, Peuples solidaires et De l'éthique sur l'étiquette, 3 organisations non gouvernementales françaises, en matière de reconnaissance de la responsabilité des multinationales. Au regard d'un vide juridique savamment orchestré, les multinationales bénéficient d'une quasi impunité. Or pour la première fois, une action est intentée contre les supermarchés français Auchan dans l'affaire de l'effondrement, en avril 2013, de l'usine textile bangladaise du Rana Plaza.

La crise économique qui frappe l'Europe et en particulier la France depuis plusieurs décennies, puis la crise financière qui s'y est ajoutée depuis 2007 ont jeté un lourd discrédit sur le secteur financier, mais aussi sur les pratiques court-termistes de certaines entreprises préférant la maximisation des profits de leurs actionnaires aux investissements d'avenir. Pour autant, des évolutions se profilent au coeur même de l'économie libérale, visant à ajouter des objectifs sociaux aux objectifs économiques classiques des entreprises.

En cette période de crise, la question de la qualité de vie au travail peut paraître quelque peu décalée en France, au vu des préoccupations des près de trois millions de personnes actuellement au chômage qui, pour beaucoup, se contenteraient sans doute d'un emploi, sans se soucier de suite des aspects qualitatifs le concernant. Pour autant, comme le montre ici Hubert Landier, c'est un enjeu majeur des sociétés développées, dans lesquelles les aspirations au bien-être et au mieux-vivre prennent une place de plus en plus prépondérante, au travers de l'essor des besoins immatériels.

Des avocats d'affaires regroupés dans l'association Sherpa s'attaquent aux multinationales qui laissent leurs filiales lointaines polluer et tuer. Le cynisme industriel vacille.