A la demande du Premier ministre français, le Commissaire au Plan a réuni une "Commission de concertation" ayant pour fonction d'élaborer un diagnostic sur la situation et les perspectives du système de retraite français (retraite de base et retraites complémentaires).

La France, comme tous les pays industrialisés, va se trouver confrontée à un vieillissement démographique rapide mettant en péril l'équilibre de son système de retraite basé, pour les régimes de base comme pour les régimes complémentaires, sur le principe de la répartition.

Les uns, parce qu'ils s'inquiètent du risque de pénurie de main-d'oeuvre, les autres, parce qu'ils se préoccupent du vieillissement démographique et du déséquilibre tendanciel entre le nombre d'actifs et celui des retraités, envisagent le recours à l'immigration étrangère comme une solution palliative.

Il était aisément prévisible depuis longtemps (et, de fait, les études réalisées depuis 40 ans l'ont montré) que la France, comme du reste tous les autres pays européens, serait confrontée à un vieillissement démographique important et qu'il fallait en conséquence réformer le système de retraite. Le gouvernement actuel a inscrit ladite réforme à son programme. Reste à savoir quelles seront les mesures adoptées et leur efficacité.

Quel que soit l'avenir de notre régime général, les Français prennent de plus en plus conscience qu'ils devront compter sur eux-mêmes pour financer leurs vieux jours. L'idée d'un régime par capitalisation fait son chemin.

Capitalisation ou répartition, ce sont toujours les actifs d'"aujourd'hui" qui font vivre les retraités d'"aujourd'hui".

Allonger la durée de la vie active et renforcer le fonds de réserve créé par Lionel Jospin ? Ou, au contraire, parier sur la croissance et le retour au plein-emploi pour résoudre le casse-tête des retraites ?

Le patronat veut imposer la retraite à taux plein à 67 ou 68 ans ! Et pourtant, chaque année, les entreprises envoient des dizaines de milliers de salariés en préretraite, à 57 ans. Cherchez l'erreur.

Le plan Juppé avait fait descendre la France dans la rue. Celui que le Premier ministre recevra le mois prochain n'est guère moins sévère. Il aura au moins le mérite d'avoir été établi en concertation avec les syndicats.

Quel que soit l'avenir du régime général, de plus en plus de Français pensent qu'il leur faudra aussi compter sur eux-mêmes pour financer ou améliorer leur pension. Reste à savoir comment.

Le gouvernement vient de dévoiler le contenu d'une nouvelle réforme des retraites, à la fois mesurée et délicate. Femmes, précaires ou jeunes ? Salariés du public ou patrons du secteur privé ? Passage en revue de ceux qui vont en profiter et de ceux qui vont payer.