La récente crise a aggravé le phénomène : se prostituer est une façon presque banale d'obtenir les biens matériels que l'on convoite. Un phénomène qui touche des Russes de plus en plus jeunes.

C'est la faiblesse de Vladimir Poutine qu'il faut craindre, pas sa force.

Le Fonds de réserve russe - créé à la suite de la division en deux du Fonds de stabilisation de Russie, en janvier 2004, afin de gérer les recettes provenant des exportations d'hydrocarbures et d'amortir l'effet des fluctuations des prix du pétrole sur le budget - n'aura pas suffi à relancer l'économie. Le Kremlin a donc dû renoncer à ses engagements, faute de budget. Certaines mesures ont toutefois été prises afin de stopper l'hémorragie, comme l'augmentation des taux directeurs.

Depuis l'été 2014, la Russie est confrontée à de sérieuses difficultés : chute des cours des hydrocarbures, baisse des importations de 40% en six mois, effondrement du rouble face à l'euro et au dollar, hausse de l'inflation et des taux d'intérêt, décourageant la consommation et l'investissement. A ces nombreux défis s'ajoutent des problèmes structurels qui n'ont cessé d'affaiblir l'économie au cours de la dernière décennie.

Selon les dernières prévisions du ministère du Développement économique, la croissance potentielle de l'économie russe est évaluée à moins de 3% en 2015. Ce chiffre est inférieur au taux moyen annuel enregistré entre 1999 et 2008 (7%) et à l'objectif de croissance à moyen terme fixé à 5% par le gouvernement. Si la croissance est entravée par des éléments conjoncturels, son atonie est surtout due à des problèmes structurels, comme l'inefficacité énergétique (surconsommation d'énergie par rapport au produit intérieur brut (PIB) et fortes émissions de gaz à effet de serre (GES)).

Avec l'effondrement de la devise nationale, plusieurs dizaines de milliers de personnes pourraient se retrouver à la rue. Elles avaient contracté des emprunts immobiliers en dollars dont elles ne peuvent plus payer les traites.

Confrontée à la chute du rouble, à la hausse du coût de la vie et aux difficultés sociales, la population russe commence à se poser ouvertement la question.

Avec la chute du cours du rouble, les ressortissants d'Asie centrale - Ouzbeks, Tadjiks et Kirghiz -, souvent employés dans le bâtiment ou le nettoyage, quittent massivement le pays. Reportage.

″Vingt ans après...″ aurait pu être le titre de ce numéro consacré à la Russie. Vingt ans (ou presque) après l'éclatement de l'URSS, où en est-on du mouvement des nationalités dans cette vaste fédération qu'est la Russie ? En a-t-elle fini avec les mouvements sécessionnistes ? Quel est son rapport à l'Europe ? Depuis l'été 2008, date de l'intervention russe contre la Géorgie, le gouvernement semble décidé à garder le contrôle de son ″étranger proche″ et se veut l'″architecte de la restauration russe″.