Depuis des siècles, les élites russes cherchent à moderniser le pays à coups de réformes volontaristes et brutales.

Au Kremlin, on s'obstine à décrire l'influence grandissante de la mafia comme le tribut à payer par une jeune économie pour accéder, enfin, aux délices du capitalisme.

Ici le rouble a disparu. Même dans les banques. Les 15 000 habitants de Bobrov, une petite ville au sud de Moscou, ont appris à s'en passer : ils échangent de la farine contre du charbon, du blé contre du fioul, du sucre contre des nuits d'hôtel.

Au cours de la "braderie du siècle", en 1995, les financiers les plus puissants du pays se sont partagé la propriété des principales entreprises russes.

Grâce à la hausse des cours mondiaux du pétrole, la Russie n'a jamais, depuis dix ans, été aussi riche. Mais le successeur d'Eltsine n'a pas réussi à soustraire l'économie aux mafias qui la contrôlent et à tirer son peuple de la pauvreté...

Heureux Vladimir Poutine. Après une décennie de crise et de chute des revenus, la Russie sort d'un long hiver. La croissance revient. Les magasins poussent.

Décryptage, début 2015, de la dégradation de la situation économique de la Russie qui fait face à une succession d'événements géopolitiques, économiques et monétaires fortement interdépendants. Focus sur l'industrie énergétique (18% du produit intérieur brut russe) particulièrement malmenée dans ce contexte : la production d'hydrocarbure ralentit, le prix du baril chute, les sanctions économiques empêchent le transfert de technologie pour l'exploitation des gisements non conventionnels et réduisent les investissements et la recapitalisation par l'Etat.

Les milliardaires russes, victimes de la crise, sont contraints de quémander l'aide de Poutine

La confiscation de l'industrie par une poignée de magnats, une corruption endémique et un pouvoir désarmé : les ingrédients d'une nouvelle crise de l'économie russe sont réunis.

Deux périls guettent l'économie russe, aujourd'hui : une crise globale du système économique et des conflits sociaux sans précédent. Quels sont les fondements de ces crises annoncées ?