La Russie n'a jamais accepté la tentation atlantiste de la Géorgie. Lorsque le 7 août 2008, les Géorgiens se sont lancés à l'assaut de l'Ossétie du Sud - qui revendique son indépendance - le Kremlin a sorti ses chars. Pour bien montrer qui est le vrai maître dans la région.

En parrain du Caucase, Vladimir Poutine s'est pressé très lentement pour évacuer la Géorgie. Faisant peu de cas des impatiences et menaces voilées de Nicolas Sarkozy, George W. Bush et Angela Merkel.

Sous prétexte de protéger des séparatistes prorusses, le Kremlin lance une opération d'envergure contre un Etat qui cherche à s'affranchir de son ancien maître. Un avertissement auquel l'Occident doit répondre.

L'expédition punitive menée contre la Géorgie dépasse de loin le cas des séparatistes prorusses. Moscou veut récupérer son rang et peser de tout son poids sur ses anciennes zones d'influence.

Ce 28 août 2008, le chef de l'Etat géorgien, Mikheïl Saakachvili, reçoit sur le coup de 21 heures dans son bureau de la résidence présidentielle du quartier Avlabari, au coeur de Tbilissi. Le pépin technique qui vient de le priver d'une liaison satellite avec CNN n'altère pas son humour

La Russie a profité du conflit de l'Ossétie du Sud pour montrer à ses voisins et à l'Occident qu'il fallait encore compter sur elle. Au risque de se retrouver isolée sur la scène internationale.

En lançant ses troupes contre les séparatistes d'Ossétie du sud, le président de la Géorgie, Mikheïl Saakachvili, a fait preuve de légèreté.

L'intervention musclée de la Russie en Georgie bouleverse les intérêts stratégiques du Vieux Continent. Pour de nombreux observateurs, il est temps de définir une position face l'intransigeance russe.

Si l'union nationale a prévalu pendant le conflit avec la Russie, les différents partis d'opposition veulent maintenant demander des comptes au président Saakachvili pour l'intervention du 8 août 2008 en Ossétie du Sud.

Ni sanctions ni affrontement direct : divisée, l'Europe a trop besoin de la Russie comme fournisseur, client ou partenaire pour s'opposer frontalement à Moscou. D'autant que les dirigeants russes ont fait du refus des pressions extérieures l'axe de leur politique