Le chef d'Etat français est parvenu à préserver l'unité européenne sur le dossier caucasien. Et à ménager la Russie.

Dans l'ouest de la Géorgie, la région séparatiste a vu son indépendance reconnue par Moscou. Cette décision sans valeur juridique ne changera guère la situation d'un confetti devenu le terrain de manoeuvre du Kremlin

Ce 28 août 2008, le chef de l'Etat géorgien, Mikheïl Saakachvili, reçoit sur le coup de 21 heures dans son bureau de la résidence présidentielle du quartier Avlabari, au coeur de Tbilissi. Le pépin technique qui vient de le priver d'une liaison satellite avec CNN n'altère pas son humour

Les Polonais menacent de bloquer des négociations économiques entre l'Europe et la Russie. Mieux vaudrait, selon eux, développer une stratégie commune avec Washington pour défendre les intérêts de l'Occident.

Pétrole, gaz mais aussi nucléaire : le Kremlin mène une politique énergétique offensive en direction de l'Europe. Une stratégie qui s'appuie désormais sur la Bulgarie, pays "ami" membre de l'Union européenne.

En fermant à deux reprises le robinet pour dicter ses conditions à ses clients - l'Ukraine en janvier 2006, la Biélorussie en décembre de la même année - le géant gazier russe a montré sa capacité de nuisance aux Européens. Il s'est en même temps affirmé comme l'instrument privilégié de la stratégie dessinée par Vladimir Poutine pour redonner à la Russie la puissance et l'influence qu'elle semblait avoir perdues avec la fin de l'ère soviétique.

L'UE doit abandonner la chimère d'un rapprochement avec la Russie et resserer ses liens avec les Etats-Unis. L'arrivée de Bernard Kouchner dans le gouvernement devrait y aider.

La crise diplomatique entre Londres et Moscou, due au refus de la Russie d'extrader l'assassin présumé d'Alexandre Litvinenko, témoigne d'un renversement géopolitique majeur : l'Occident ne fait plus ce qu'il veut.

Plus populaire que jamais, Vladimir Poutine doit - s'il respecte la Constitution - passer le flambeau en mars 2008. Alors, partira, partira pas ? Partira pour revenir en 2012 ? A Moscou, les paris sont ouverts.

La peur des investissements russes pousse Bruxelles à prendre des mesures que l'on juge "protectionnistes" à Moscou. Exemple : l'interdiction faite à Gazprom d'acquérir des actifs européens dans le secteur de l'énergie.

Le sommet UE-Russie, au cours duquel devrait être signé un accord stratégique, se tiendra les 26 et 27 juin 2008 en terre sibérienne. Itogui raconte comment la capitale pétrolière du pays compte épater ses prestigieux visiteurs.

L'intervention musclée de la Russie en Georgie bouleverse les intérêts stratégiques du Vieux Continent. Pour de nombreux observateurs, il est temps de définir une position face l'intransigeance russe.