Entre le président de la République, universitaire légaliste attaché à ses prérogatives, et celui de l'Assemblée, vieux leader politique madré et envahissant, le bras de fer se durcit.

Juristes ou journalistes de formation, elles font partie de la garde rapprochée de Kaïs Saïed. Remarquées pour leur parcours parfois atypique, ces nouvelles venues en politique font grincer des dents dans les cercles de pouvoir.

Son élection à la présidence devait ouvrir un nouveau chapitre dans l'histoire du pays. Mais sa gouvernance se révèle aujourd'hui aussi intrigante que clivante.

Le président tunisien a suspendu le Parlement et limogé le Premier ministre. Un coup de force qui fragilise le dernier espoir de démocratie dans le monde arabe

Onze ans après le début de la révolution, le président Kaïs Saïed a-t-il sauvé son pays de la zizanie, ou l'a-t-il ramené à l'époque de la dictature en s'arrogeant tous les pouvoirs cet été ?

Suite au coup de force constitutionnel de juillet 2021, le président de la Tunisie Kaïs Saïed dispose de tous les pouvoirs, mais règne sur un pays en faillite et fait la chasse aux boucs émissaires.

En apparence, tout les oppose. Mais Kaïs Saïed, le président, et Abir Moussi, sa principale rivale, tous deux juristes et prompts à invoquer la loi, ont bien des points en commun.

Douze ans après le Printemps arabe, le président Kaïs Saïed pose les bases d'une nouvelle dictature et agite l'épouvantail xénophobe.

A l'automne 2024, Kaïs Saïed briguera un second mandat à la tête du pays, espérant ainsi parachever la grande remise à plat des institutions héritées de la révolution de 2011. Mais face à un chef de l'Etat enfermé dans un exercice solitaire du pouvoir, sur fond de crise économique, les Tunisiens voudront-ils prolonger l'expérience ?

Dans le pays de Kaïs Saïed, la question migratoire est devenue prétexte à un retour en arrière en matière de liberté publiques et de droits humains.

"Retour de la dictature », « contre-révolution », « fin du “printemps arabe” » : les verdicts ne manquent pas pour condamner à raison la démarche autoritaire du président Kaïs Saïed, dont le pays subit une grave crise financière. En réalité, la démocratie tunisienne naissante s’était enlisée depuis bien longtemps dans les arrangements mercantiles et la dépolitisation de la question sociale.

Probable candidat à sa propre succession, en octobre 2024, le chef de l'État tunisien est à fleur de peau, comme en témoignent son raidissement et ses coups de sang à répétition.