Penseur de premier plan ou sociologue de combat ? Retour sur les véritables apports de Bourdieu à la sociologie ?

Michel Crozier (1922-2013) reste une figure un peu oubliée en France aujourd'hui. Cela tient sans doute au parcours intellectuel et académique du fondateur du Centre de sociologie des organisations (CSO), à la jonction de la France et des Etats-Unis. De cette position singulière, il tira une connaissance fine de chaque univers intellectuel et adopta au fil des années une posture plus critique, qui lui permit de développer une pensée originale.

Sociologue, professeur à l'Université de Bordeaux et directeur d'études à l'EHESS, François Dubet est l'auteur de nombreux ouvrages dont La Galère, jeunes en survie (Fayard, 1984), Sociologie de l'expérience (Seuil, 1994), Le déclin de l'Institution (Seuil, 2002). A l'occasion de la parution de son dernier ouvrage Le travail des sociétés (Seuil, 2009), La Quinzaine littéraire a voulu en savoir davantage sur les travaux de ce sociologue discret

Qu'attend-on de la sociologie aujourd'hui ? L'explication des mécanismes d'intégration de la société, sur laquelle la discipline s'est construite, semble lui échapper si bien que son rôle se cantonne de plus en plus à comparer et à classer des bonnes pratiques. La sociologie peut-elle retrouver une ambition intellectuelle et un rôle politique ?

A l'ère des caméras de vidéosurveillance, de l'identification biométrique ou encore du mobilier urbain dissuasif, on aurait pu croire le barbelé obsolète. Il reste pourtant largement utilisé dans le monde entier, même si, en Occident, où il demeure associé aux camps de concentration, on le réserve à des usages bien circonscrits. Inventorier ses multiples emplois ou ses substituts s'avère riche d'enseignements.