Le contrat responsable chamboule le paysage mutualiste français et peine pour le moment à séduire les clients. Celui-ci a pour but de réduire les dépenses de santé en incitant les assurés à suivre le parcours de soins coordonnés par l'instauration d'un médecin traitant déclaré, en limitant les dépassements d'honoraires des praticiens et en plafonnant certains remboursements. Le problème, c'est que les assurés subissent une baisse de remboursements difficile à admettre.

Des praticiens affichent sur Internet leur rejet des patients les plus pauvres. Le Défenseur des droits est saisi.

Depuis quelques années, des visiteurs d'un nouveau genre affluent à Budapest, attirés par... les soins dentaires bon marché. Un cas loin d'être isolé. En Europe de l'Est, en Asie ou en Amérique latine, les cliniques privées sont légion qui cherchent à séduire la clientèle des pays riches grâce à leurs prestations low cost. Ce phénomène détourne les ressources médicales au profit des nantis, étrangers ou non.

En plein débat sur l'abrogation de l'"obamacare", l'ex-médecin devenue journaliste Elisabeth Rosenthal démontre, dans un livre passionnant que le problème du système de santé est avant tout lié à ses coûts exorbitants : 40 000 dollars pour une appendicite. Face à cette réalité peu prise en compte par Washington, elle appelle les patients à se révolter.

Point de vue d'Olivier Gros, ancien cadre au sein du laboratoire pharmaceutique français Sanofi, nommé directeur de la planification de Sanofi Recherche, sur le lien entre la santé, la pharmaceutique et la finance, en France. Dans un monde soumis aux lois du marché, la santé n'échappe pas aux appétits de la finance. Les profits colossaux réalisés par les entreprises pharmaceutiques ont une incidence directe sur les comptes de la Sécurité sociale, autrement dit, sur le budget de la santé. Points abordés : petite histoire du Plavix ; médicaments, qui fixe les prix ?

Les dépenses totales de santé représentent aujourd'hui, en France, 240 milliards d'euros et 12% du produit intérieur brut, à l'issue de 60 ans d'une croissance considérable. Cette tendance à la hausse ne va sans doute pas s'arrêter, même si des tentatives récurrentes de modération arrivent à freiner un peu la part de ces dépenses prise en charge et socialisée par l'assurance maladie, au risque, de mettre à mal ses objectifs sociaux. La notion même de santé et des pratiques qui lui sont liées sont transformées par l'évolution technique et sociétale.

La ″chasse au gaspi″ est relancée avec le débat sur le budget de la Sécu. Pourtant, seule une profonde réorganisation des soins permettra de vraies économies.