Après l'attentat contre le mausolée chiite de Samara et les terribles représailles qui se sont ensuivies, beaucoup de questions restent sans réponse.

La construction d'une séparation entre quartiers sunnites et chiites consacre la division confessionnelle de la capitale.

Les revendications excessives des Kurdes irakiens ont eu pour effet de pousser les Arabes chiites et sunnites à se rapprocher. A terme, ils seront obligés de revoir leur copie.

Naguère ennemis jurés du fédéralisme, beaucoup de sunnites réclament désormais une région autonome, en s'appuyant sur les résultats du Kurdistan irakien.

Au terme de cinq années d'une occupation meurtrière, l'Irak de l'après-Ba'th demeure la proie d'une violence structurelle et d'une situation de délabrement sans précédent

A l'heure où la guerre contre l'Etat islamique se poursuit, cet article propose une analyse du facteur tribal en Irak en interrogeant sa capacité à stabiliser, ou non, ce pays. La question du tribalisme et de ses manifestations, passées comme présentes, demeure méconnue. Or, depuis la chute du régime de Saddam Hussein au printemps 2003, les tribus ont occupé une place centrale dans le paysage sociopolitique et militaire post-baathiste, dont elles reflètent les ambiguïtés et les contradictions.

La montée en puissance de Da'ech braque à nouveau les projecteurs sur l'Irak. Pour mieux comprendre les affrontements en cours, il faut revenir à la situation du pays, de l'invasion américaine à l'installation de Nouri Al-Maliki au pouvoir. Progressivement marginalisés, les sunnites se trouvent aujourd'hui dans une position charnière, dans leur rapport à l'Etat islamique comme au gouvernement irakien.

L'offensive des forces irakiennes sur l'un des fiefs du groupe Etat islamique marque un tournant. Mais il faudra redonner une vraie perspective aux sunnites du pays.

Certes les Américains portent une lourde responsabilité dans le chaos actuel, mais on oublie souvent le rôle désastreux des élites irakiennes revanchardes contre les sunnites.

L'attentat meurtrier du 3 juillet 2016 à Bagdad illustre la lutte fratricide que se livrent sunnites et chiites, sur fond d'intervention occidentale et de montée en puissance de l'Etat islamique.