Le tourisme connaît aujourd'hui une croissance exponentielle à l'échelle planétaire. Il est pratiqué presque partout et presque par tous. Pourtant, il n'est devenu objet géographique que récemment. Etudier en quoi cette mobilité participe à l'écriture du monde, c'est l'objet de ce numéro qui montre aussi l'importance du tourisme comme secteur économique. Le dossier offre un éclairage renouvelé sur ce phénomène récent.

L'éruption du volcan islandais a brutalement affecté la filière tourisme, mais il reste un simple aléa dans les bouleversements auxquels le secteur fait face. Les distributeurs (agences de voyages), plus concentrés, semblaient capter une part importante de la valeur ajoutée en imposant leurs commissions aux producteurs (tour-opérateurs). C'était compter sans la désintermédiation d'Internet, qui oblige maintenant tous les acteurs au multicanal, à la proximité et à la créativité.

Si le secteur touristique explose un peu partout dans le monde, cela ne va pas sans excès. D'autant que chaque pays veut sa part du gâteau.

Une nuit à l'hôtel du coin, une visite à la ferme voisine, une séance de yoga dans son jardin... limité par son budget ou par le manque de temps, le nouveau vacancier tire le meilleur parti de son environnement.

Louer un appart à Paris, c'est sympa et moins cher que l'hôtel. Voilà ce que pensent les millions de touristes qui viennent visiter la capitale. Les habitants, excédés, ont plutôt envie de crier : "Il y a des hôtels pour ça !" Et la Mairie contre-attaque.

Riomaggiore, Manarola, Corniglia, Vernazza, Monterosso... Cinq villages idylliques, édifiés à flanc de falaise, dans le prolongement de la Riviera génoise où vivent 4 000 habitants et où fourmillent chaque année 2,5 millions de vacanciers ! Sentiers de randonnée saturés, ruelles surpeuplées, littoral infréquentable, l'été, c'est un "enfer", protestent les habitants excédés. Reportage.

Le tourisme de masse, favorisé notamment par le développement des vols low-cost, est devenu une réalité pour de nombreuses villes européennes. Un phénomène lourd de conséquences pour les locaux, mais qui affecte également les touristes. Ces derniers étant de plus en plus nombreux à rechercher une expérience de voyage plus authentique, des visites guidées "hors sentiers battus" sont en train de voir le jour dans de nombreuses villes.

A cours des dernières décennies le tourisme de masse n'a cessé de croître au point de devenir un moteur de l'économie mondiale - tant par son chiffre d'affaires que par les emplois directs ou indirects qui lui sont liés. Mais quels en sont les limites et les coûts, notamment pour les pays en voie de développement ? Accorder tourisme de masse et développement durable pourrait bien constituer désormais l'un des prochains défis à relever. Pour sa part, la France constitue le 1er pays d'accueil dans le monde mais ne se place qu'en 4e position en termes de recettes économiques.